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Le Printemps africain

Lors du sommet de Pau, le 13 janvier 2020, sur la situation sécuritaire dans le Sahel, le président français Emmanuel Macron avait sévèrement interpellé ses homologues de la Cédéao, notamment malien et burkinabè, pour faire valoir le fait que la France ne pouvait supporter indéfiniment le coût de son engagement militaire à leur côté face aux groupes extrémistes, à moins qu'ils ne concèdent davantage d'effort financier ou économique. Les dirigeants africains ont mal pris la leçon, même s'ils ont pris sur eux de taire leur colère et d'ignorer l'humiliation. Celle-ci n'est pas passée inaperçue au regard de leur peuple, surtout au Mali et au Burkina Faso en butte à un terrorisme grandissant, malgré une décennie de lutte. Depuis, il y a eu des changements intervenus dans la foulée de plusieurs coups d'État qui ont eu, entre autres conséquences, une relation tourmentée entre Paris et ses anciennes colonies, le Mali, le Burkina, la Guinée-Bissau et même la Centrafrique et la RDC. Sans doute, la posture de Macron a-t-elle accéléré le processus de distanciation au Sahel où les peuples ont pris conscience du carcan de la Françafrique et l'ont signifié dans des manifestations de plus en plus nombreuses et explicites. À croire qu'il s'agit d'un Printemps africain à contre- courant de celui piloté en 2011 contre des pays comme la Syrie, la Libye et quelques autres. Un retour de manivelle dont l'histoire a le secret et dont les soubresauts ont nourri la fin des opérations Barkhane et Sabre, dans une première étape, tandis que le président français a pris soin de réfléchir à la stratégie future dont il a esquissé les grandes lignes, à la veille de son périple dans quatre pays africains, le Gabon, l'Angola, le Congo et la RDC. Tout en prononçant l'éloge funèbre de la Françafrique, il a appelé à des relations franches, transparentes et mutuellement bénéfiques avec les pays du continent africain. Un discours au ton nouveau? Pas vraiment, mais l'objectif est d'assurer autant que de rassurer les partenaires récalcitrants sur la volonté de Paris d'avoir des rapports sains et constructifs, des assurances qui devront se traduire concrètement sur le terrain, tout particulièrement au Sahel où la réaction est la plus vive, et où les enjeux connaissent une mutation profonde pour des raisons géostratégiques qui dépassent le cadre strictement sécuritaire. 

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