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Le Sahel en double standard

La vague des manifestations contre la présence militaire française avait commencé au Mali mais elle a rapidement gagné le Burkina Faso, le Niger et même le Tchad. Partout, dans la région sahélienne, la colère est manifeste contre l'ancienne puissance coloniale, malgré plusieurs annonces selon lesquelles Paris a commencé à mettre fin à l'opération Barkhane, réduite de 5 500 hommes à quelque 3 000 actuellement. Parmi les nombreux griefs, il y a cette déclaration d'un officier de Barkhane qui a agité les réseaux sociaux et selon laquelle le contingent retient son bras armé face aux groupes terroristes pour «des raisons humanitaires et le souci de limiter les dépenses». Ces mêmes réseaux sociaux nourrissent la polémique autour d'une entreprise française qui a procédé à la destruction de son matériel roulant, au Burkina, avant la fermeture définitive de ses installations. Ces faits ne contribuent pas à assainir le climat. L'argument de l'offensive russe dans un Sahel où sévirait la société Wagner ne tient pas la route pour les manifestants qui rappellent l'expérience du président Modibo Keita, écarté pour avoir voulu maîtriser l'exploitation des ressources de son pays. Et de souligner qu'en même temps, le pillage de ces ressources s'est poursuivi, pendant des décennies, et les vagues de migrants ont servi de chantage aux visas, y compris pour des pays qui n'ont jamais pu appliquer la règle de la réciprocité, comme l'a fait l'Algérie. Un exemple est cité, celui du Maroc pour lequel le président Macron a justifié la gestion à sens unique du goutte à goutte, depuis Djerba. Le conflit ukrainien a eu l'effet d'un véritable uppercut, non seulement en Afrique mais partout dans le monde, tant la politique du double standard, selon qu'on est blanc et vacciné ou noir et sujet à caution, a provoqué un choc révélateur quant à la manière dont l'Europe, en particulier, et l'Occident, en général, exploitent les droits de l'homme, sans cesse agités à la face des peuples qui réclament l'émancipation. Leur soif de justice n'a d'égale, aujourd'hui, que leur volonté d'en finir avec une telle hypocrisie mais ils savent que, pour cela, il leur reste bien du chemin à parcourir dont l'étape la plus essentielle consiste à reprendre le contrôle de leurs ressources et asseoir leur souveraineté. C'est ce que tentent, tant bien que mal, le Mali et le Burkina, l'un en ripostant à une mesure punitive et l'autre en s'appropriant ses propres mines. 

De Quoi j'me Mêle

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