Les terres rares d’Algérie
Incrustée entre deux chapitres sensibles que sont l'émigration clandestine et la coopération sécuritaire, la déclaration d'Alger paraphée par les deux présidents Abdelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron, parle de terres rares. On se demande alors pourquoi ce document, pourtant politique insistait tant sur les métaux rares de l'Algérie. La réponse est simple: ces métaux sont devenus indispensables car ils sont utilisés dans des fabrications de haute technologie. On retrouve ainsi des terres rares dans les batteries de voitures électriques et hybrides, dans les LED, les puces de smartphone, les écrans d'ordinateurs portables, les panneaux photovoltaïques, les éoliennes... L'industrie de la défense a elle aussi recourt aux terres rares dans la fabrication de capteurs de radars et sonars de systèmes d'alarmes et de ciblage. Le président Macron très porté, dans ses discours sur les technologies de pointe et l'innovation n'ignore pas l'importance de cette matière première. On y décèle même un jeu des coudes avec d'autres puissances comme la Chine qui a pris une certaine longueur d'avance en la matière, sachant que l'Algérie possède 20% des réserves mondiales en terres rares. Dans les coulisses de la visite du président Macron, le focus était, certes sur le gaz mais, également sur les terres rares. Effectivement, le sujet fait l'objet de discussion, tout récemment entre Mohamed Arkab, ministre de l'Énergie et des Mines, et Bruno Le Maire, ministre français de l'Économie, qui faisait partie de la délégation d'Emmanuel Macron. Il a été également évoqué en juillet dernier par Arkab et Arnaud Montebourg, ancien ministre de l'Économie et actuel président de l'association France-Algérie. De leur côté les médias français ont rapporté qu'un membre de la délégation ayant accompagné le président Macron à Alger a indiqué: «Nos partenaires algériens sont demandeurs de propositions françaises en matière minière.» Chose qu'a confirmée le directeur général du Medef, Philippe Gautier, qui a indiqué: «Les groupes français s'intéressent aux métaux rares en Algérie. Pour les autorités algériennes, le fait n'est pas nouveau puisqu'il y a au moins deux années que le président Tebboune a demandé d'établir une cartographie précise des terres rares. Encore une fois, le sud nous révèle une autre richesse qui celles des terres rares très convoité par les puissances industrielles. Encore une fois, l'Algérie se trouve au centre d'enjeux internationaux que sont les technologies de l'avenir. Il reste à savoir avec quelle manière l'Algérie en tirera le plus profit de cette énième richesse et surtout comment la redistribuer.