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L’heure du choix?

Les nouveaux pourparlers dits de «proximité» ont débuté dimanche sous l´égide des Etats-Unis. Mais avant même que les discussions ne soient lancées, le jeu était pipé et, au moins, deux acteurs ne jouent pas le jeu: Israël et les Etats-Unis. Israël refuse avec constance de faire le choix de la paix. La paix ou la colonisation. La terre ou la paix. Il est patent qu´Israël ne peut prétendre garder la terre tout en accélérant la colonisation et postuler, dans le même temps, à la paix. Cela reste à l´évidence hors de question. Il y a un choix à faire: la paix ou la guerre. Avec toutes les conséquences que cela pourrait induire sur la stabilité du Proche-Orient. Or, Israël ne fait rien, absolument rien, pour faire avancer un «processus de paix». Durant des années, il aura surtout servi de paravent et les desseins d´Israël, donnant à l´Etat hébreu de rendre irréversible la reconfiguration des territoires palestiniens occupés. Or, plus le temps passe, plus la probabilité de l´érection d´un Etat palestinien indépendant s´éloigne et relèverait de l´utopie. C´est ce à quoi se sont efforcés les dirigeants israéliens, démolissant avec persévérance les avancées acquises dans le processus israélo-palestinien. Israël reprend grossièrement à son compte la ruse de Pénélope qui, chaque soir, défaisait son tissage pour éloigner les prétendants dans l´attente du retour d´Ulysse. Cela s´appelle gagner du temps. Ce à quoi s´est attelé Israël qui, en fait, refuse la paix que nombre de dirigeants israéliens estiment suicidaire pour l´Etat hébreu. Or, la sécurité d´Israël que réclament ses dirigeants est conditionnée par l´existence d´un Etat palestinien aux côtés de l´Etat juif. Et c´est une condition sine qua non, qu´Israël le comprenne ou non. Lors des quatre dernières décennies, Israël a réussi à effacer les progrès réalisés dans l´approche d´une solution négociée du contentieux proche-oriental. Mais, la sécurité d´Israël se fera avec la Palestine ou ne sera pas. Il faut bien que l´Etat hébreu s´en convainque enfin. Ce n´est pas l´impression que donne Israël qui a encore une fois, carrément, remis en cause le processus de discussions dites de «proximité» avec les Palestiniens, en affirmant, quelques heures après le début des pourparlers, que la construction de logements dans la partie arabe de Jérusalem occupée se poursuivra. C´est le ministre israélien chargé de l´Information, Youli Edelstein, qui l´affirmait hier: «Il est évident que nous allons continuer à construire ces deux prochaines années à Gilo, Pisgat Zeev, Ramot, etc. (tous les quartiers de Jérusalem-Est occupée)». Or, les discussions n´ont pu débuter en mars à cause de cette prétention d´Israël à vouloir négocier tout en poursuivant la judaïsation des territoires palestiniens occupés. De fait, les échecs du processus de paix ces dernières années l´ont été à l´initiative d´Israël. Ce que l´on ne souligne pas suffisamment, sinon pas du tout. Deuxième acteur à ne pas jouer le jeu, Washington. En mars dernier, alors que le vice-président américain était encore à Tel-Aviv, Israël annonçait la construction de 1600 logements à Jérusalem-Est occupée. Cela a rendu furieuse la Maison-Blanche. Mais point de condamnation. Israël récidivait abruptement dimanche. Plutôt que de mettre Israël face à ses responsabilités du fait des obstacles qu´il met devant le processus de paix, le département d´Etat américain a, encore une fois, choisi d´associer les Palestiniens à sa mise en garde d´Israël. Washington a ainsi averti dimanche soir, Israël et «les Palestiniens» - qui n´en peuvent mais...- contre tout acte qui «saperait la confiance» dans un processus dit de «proximité» laborieusement engagé et déjà miné par les prétentions d´Israël qui veut à la fois être juge et arbitre. Laxistes à l´extrême, les Etats-Unis somment les Palestiniens à faire d´autres concessions sans rien exiger en contrepartie de leurs protégés. Résultat: un processus fourvoyé durablement dans une impasse.

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