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Libreville libérée

En même temps que l'investiture du nouveau président de la transition, le général Brice Oligui Nguema, le peuple gabonais a fêté lundi avec une liesse bruyante la sortie de son pays d'une longue nuit néocoloniale, convaincu qu'elle signe la fin de l' «asphyxie». Les habitants de Libreville, la capitale, étaient plus d'un millier sur l'esplanade jouxtant le palais présidentiel à vivre l'événement avec un sentiment de «liberté, de joie, de bonheur» qui en dit long sur l'euphorie générale dont le pays est aujourd'hui enveloppé, après presque 60 ans d'une chape de plomb imposée par la dynastie Bongo, Ali ayant succédé à son père Omar qui avait régné d'une main de fer sur une malheureuse population, pendant 41 ans. À la tête du pays depuis 2009, au lendemain de la mort du patriarche, Ali Bongo Ondimba a perpétué le système en place, de sorte que les richesses pétrolières ne profitaient qu'à une infime minorité de la caste dirigeante et que le Gabon demeurait, jusqu'à ces derniers jours, un des symboles du pré carré africain de l'ancienne puissance coloniale.Piliers de la Françafrique, ni Bongo ni son entourage n'ont vu venir la bourrasque qui a secoué le cocotier et conféré à un peuple, longtemps sous anesthésie, un réveil synonyme de rencontre du troisième type. Les Gabonais ont, en effet, la conviction de vivre depuis quelques jours un «moment historique» et ils veulent croire en une donne entièrement nouvelle, le général Oligui ayant déjà promis aux laissés- pour-compte du régime Bongo la privatisation des caisses de retraite et d'assurance maladie pour en finir avec la servitude de mlliers de personnes impuissantes à obtenir leur pension à cause d'une gestion catastrophique du volet social. Hier, il a également libéré tous les détenus d'opinion comme promis au soir du coup d'État. L'injustice systémique était dénoncée sans cesse par la société civile mais les autorités n'en avaient que faire. Les graves préjudices infligés à plusieurs strates de la société gabonaise risquent de peser lourd dans le cursus de la transition tant les rancoeurs envers les caciques du Parti démocratique gabonais (PDG) sont immenses. Ainsi, des voix réclament déjà la tête de l'ancien Premier ministre Alain-Claude-Bilie-By-Nze et de Rose Christiane Ossouka Raponda, ex-vice-présidente d'Ali Bongo. Il sera difficile aux dirigeants de la transition de ne pas prendre en compte la vindicte populaire envers «les corrompus» et de ne pas permettre à la justice de suivre, pour une fois, son véritable cours. 

De Quoi j'me Mêle

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