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L'OMC dans le collimateur de Trump!

Président, sans doute, entrepreneur sûrement! C'est dans ce contexte que le président états-unien, Donald Trump, voit le monde: une entreprise où chacun doit pouvoir faire son beurre. Son leitmotiv, l'«Amérique d'abord!» prend tout son sens, alors que Trump privilégie, avant toute chose, cette «entreprise» appelée «Etats-Unis». En fait, il veut diriger les Etats-Unis comme son conglomérat industriel et commercial. Aussi, ses attaques tous azimuts, qui n'ont épargné personne, doivent être replacées dans cette concordance de redonner de la visibilité aux Etats-Uniens, en se réappropriant une part de l'emploi et du travail, perdue au profit de la décentralisation industrielle mondiale. Dès lors, les toutes premières cibles de Donald Trump, outre les migrants - qui «prennent les emplois des Etats-Uniens» - ont-elles été la délocalisation [des dizaines d'entreprises états-uniennes ont délocalisé leurs productions dans des pays tiers, où la main-d'oeuvre est bon marché, plutôt sous-évaluée] et l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Les industriels états-uniens ont ainsi été sommés de rapatrier leurs productions aux Etats-Unis. Beaucoup de patrons de grandes entreprises, telles Fiat-Chrysler, Ford, ont saisi au vol la nouvelle donne, devançant l'appel du président, par le rappel de certaines de leurs unités de production et l'annonce de nouveaux investissements aux Etats-Unis. Partie gagnée? Sans doute pas encore, mais aura permis à l'industrie états-unienne de rebondir en retrouvant quelques couleurs. L'OMC est certes un gros morceau, que Donald Trump espère bien dompter, en le faisant rentrer dans les rangs, selon le même principe de défense des intérêts états-uniens, d'abord. Ne mâchant pas ses mots, disant crûment les choses, Donald Trump s'est livré à une attaque virulente contre l'organisation siégeant à Genève. L'OMC en a pris pour son grade, qui l'a qualifiée de «désastre». Pour le moment, l'OMC courbe le dos, faisant profil bas. L'organisation mondiale, forte de 164 membres, est de fait un empire qui se place au dessus-des Etats, imposant un multilatéralisme qui étouffe le commerce international. Aussi, la mise en accusation de l'OMC par Trump est quelque part justifiée, si l'on excipe du fait que cette dernière impose ses propres lois commerciales aux Etats. Aussi, le président des Etats-Unis, estimant que son pays est lésé par le fonctionnement actuel de l'organisation internationale, veut revenir aux accords commerciaux bilatéraux, refusant de se soumettre aux décisions d'une organisation mondiale qui soumet le monde à ses règles du commerce qui, outre de faire fi des lois commerciales nationales qui doivent s'adapter à ses impératis, mettent les pays économiquement faibles sous le couperet des multinationales. Le président Trump, a dit tout haut ce que nombre de dirigeants du monde pensent aujourd'hui, sans oser le dire. De l'anarchie du commerce international, on est passé au diktat d'une organisation du commerce mondial, qui tient en laisse des milliards de consommateurs qui n'en peuvent, mais... Le troisième millénaire a donné lieu à des bouleversements géostratégiques considérables dans le monde et des avancées technologiques que personne, en vérité, n'imaginait il y a un quart de siècle. Ces avancées ne se sont pas cependant réalisées sans perturbation sur les donnes sociétales de nombreux pays. La «globalisation» a, en fait, uniformisé - ou tend à uniformiser - le monde dans le même moule. C'est surtout vrai dans les secteurs de l'industrie et du commerce où les monopoles et les concentrations laissent peu de place aux initiatives nationales. Il y a ainsi des secteurs, singulièrement celui du commerce, où les Etats ne sont plus souverains, qui dépendent de règles et lois dont leurs institutions ne sont pas les auteurs et découlant d'autorités qui se placent au-dessus des lois nationales. Si les puissants Etats-Unis se plaignent des dérives du multilatéralisme, que dire alors de pays qui n'ont pas la même puissance et moyens de défense? En fait, ce n'est pas seulement l'OMC, c'est la mondialisation qui est un désastre puisqu'elle a fait perdre au monde son âme!

De Quoi j'me Mêle

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