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Maire et après?

S´il y a une chose qui exprime le mépris affiché par nos leaders politiques aux Assemblées populaires communales (APC) c´est le fait qu´ils ne se portent pas candidats. Imaginez le secrétaire général d´un grand parti, de surcroît membre de l´Alliance présidentielle candidat aux élections locales. Mépris? Oui, car on ne pourrait qualifier autrement cette attitude. Les leaders de partis ne considèrent pas le mandat de maire comme assez gratifiant pour leur rang. La même chose peut être dite des ministres auxquels il ne vient jamais à l´idée d´aller à la conquête de l´électorat après avoir quitté leur département ministériel. N´est-ce pas le meilleur endroit pour se recycler et se mettre au service des citoyens.
L´espace communal est l´un des rares qui puissent permettre de rester en contact avec les populations, de connaître leurs aspirations, de vivre leurs problèmes.
Combien de sénateurs ou de députés ont déjà été maires? Un bon paquet, assurément, parce que certains commencent par briguer un mandat local avant de s´attaquer à cette citadelle qu´est le Parlement dans ses deux chambres. En revanche, la réciproque n´est pas vraie: les sénateurs et les députés, en quittant ces nobles assemblées, ne reviennent pas à la base. Ne cherchent plus à conquérir les voix des citoyens pour devenir président d´APC.
C´est un ascenseur à sens unique. Il monte mais il ne descend jamais. Quand on quitte un portefeuille ministériel ou l´hémicycle de Zirout Youcef, ce n´est jamais pour revenir au bercail, parmi les gens de sa commune ou de son quartier. Non, on continue de viser haut. On veut devenir ambassadeur: aller dans une capitale étrangère pour être payé en devises. Existe-t-il pour un officiel algérien meilleure sinécure et meilleur point de chute? Mais redevenir maire, s´occuper des problèmes de voiries et délivrer des extraits de naissance, c´est dégradant, n´est-ce pas?
Or, la meilleure manière de redonner du lustre à cette fonction, ou à ce mandat de président d´APC, c´est justement de voir que des responsables de partis, d´anciens ministres et députés sont attirés par cet honneur de servir les citoyens.
Ce n´est pas hélas le cas, chez nous. Et pourtant, la chose est habituelle dans les autres pays. Chirac fut maire de Paris. Sarkozy celui de Neuilly. Ahmadinejad celui de Téhéran. On continue de se battre pour être maire de New York. Les exemples sont nombreux à travers le monde, qui nous montrent que la fonction de maire est ce qu´il y a de plus méritoire, voire de plus noble.
En Algérie, on a ligoté les mains des maires. On a restreint leurs prérogatives. Un chef de daïra (nommé par l´administration) a autrement plus de pouvoirs qu´eux. Ne parlons pas du wali qui représente le gouvernement à l´échelle locale.

De Quoi j'me Mêle

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