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Octobre et les zemmourhoïdes

Au risque d'irriter les Français porteurs des zemmourhoïdes, le président Emmanuel Macron a dénoncé samedi des «crimes inexcusables», lors d'une cérémonie pour les 60 ans du massacre des manifestants algériens par la police française, le 17 octobre 1961, à Paris. Inexcusables, 60 ans après? Excusez du peu. A force de louvoyer pour appeler un papon, Papon, et admettre qu'il a obéi, avec beaucoup de zèle, à ses donneurs d'ordre qui furent le gouvernement de l'époque et, notamment, le Premier ministre, un certain Michel Debré, on finit par s'égarer dans le labyrinthe mémoriel. Du bout des lèvres, on consent, aujourd'hui, à dire qu'ils furent des centaines d'Algériens, hommes et femmes, à subir les exactions, alors que l'histoire officielle continue de prétendre qu'il y en a eu «à peine 3»! Comble de l'ignominie, qui consiste à encenser les responsables des crimes coloniaux et à nier, avec un culot rare, les millions de victimes de leur barbarie, de 1830 à 1962.
Alors que des artisans de la sinistre oppression pavoisent, toujours, et osent parler des «bienfaits de la colonisation», lorgnant le crédit électoral, des dirigeants qui se disent leurs adversaires politiques n'hésitent pas à enfourcher la monture du racisme et de la xénophobie pour entériner le discours d'un Zemmour et des Le Pen, dans ce qu'ils ont de plus négationnistes. Dans la nuit du 17 octobre 1961, les 12 000 Algériens, sortis braver l'interdiction décrétée par le préfet de police Papon, ont subi une «répression brutale, violente, sanglante», et c'est bien des centaines d'entre eux qui ont été massacrés, tués ou jetés dans la Seine. Ce sont autant de «massacres abjects et de crimes contre l'humanité qui resteront gravés dans la mémoire collective» du peuple algérien, comme l'a souligné le président Abdelmadjid Tebboune, et ce n'est pas le fait de dire qu'ils furent «un crime inexcusable» qui peut constituer une véritable excuse. Tronquer l'histoire, la falsifier, la dénaturer pour se dédouaner vis-à-vis des générations futures n'est rien d'autre qu'une esquive pathétique lorsque les faits sont là, et bien là, têtus et indélébiles. Un jour viendra où la prise de conscience sera effective et le remords suffisamment sincère pour que soit exprimée la demande de pardon. A ce moment-là, on pourra dire que la page est réellement tournée et que les deux peuples peuvent aborder un nouveau chapitre de leurs relations.

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