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Où va le Sahel ?

Dans une région en proie à l'insécurité, le Covid-19 vient aggraver la situation, s'ajoutant aux attaques terroristes, aux conflits intercommunautaires et aux actes de banditisme qui affectent le Mali, le Burkina et le Tchad, notamment. L'impuissance qui prévaut dans ces pays vient d'être tristement illustrée, avec l'enlèvement de candidats aux élections législatives, malgré la présence de forces d'appui étrangères, telles Barkhane et les Casques bleus dont l'impuissance s'avère consommée.
Les armées nationales, mal équipées et démoralisées par les coups sévères que leur portent, chaque jour, les groupes terroristes, sont incapables de s'opposer à la propagation de l'extrémisme violent qui se nourrit, en outre, de la pauvreté endémique et de l'absence de toute perspective économique et sociale. Est-ce à dire que le Sahel risque de subir, à son tour, une «somalisation» dont les conséquences seraient dramatiques, à la fois pour les populations concernées et pour l'ensemble des pays voisins, y compris ceux du pourtour méditerranéen, si l'on considère la vague migratoire concomitante?
D'aucuns n'hésitent pas à l'affirmer, partant du fait que les enjeux sont, ou bien mal évalués, ou bien volontairement sous-estimés, par la communauté internationale qui dispense son «aide» avec parcimonie. Dans la zone dite des «trois frontières», partagée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, la force commune du G5 Sahel a beau se déployer, avec le renfort des troupes françaises mobilisées par l'opération Barkhane, mais les coups portés par les groupes terroristes n'ont guère baissé en intensité. Ils sont toujours meurtriers: 30 soldats maliens tués le 19 mars dernier, à Tarkint, plus de
100 autres de l'armée tchadienne, tués quatre jours plus tard, à Boma, par le groupe Boko Haram ou plutôt sa version jihadiste, l'ISWAP. La région du lac Tchad, devenue «zone d'opération», va accueillir 500 soldats tchadiens en renfort, alors que les affrontements entre les Peuls musulmans, d'une part, et les Mossis et Dogons chrétiens, d'autre part, aggravent les tensions qui sapent la sécurité des pays concernés, le Burkina et le Mali. Conjuguées aux menaces terroristes, ces luttes intercommunautaires, caractérisées par des tueries, des bétails volés et des villages rayés de la carte, aggravent une situation déjà dramatique et grossissent les vagues de personnes déplacées, en quête d'une survie hypothétique. Les attaques terroristes, à elles seules, ont fait près de 4000 morts en 2019, au Burkina Faso, au Mali et au Niger, selon l'ONU. Le Covid-19 réussira-t-il là où les armées de la région ont échoué, à savoir imposer une trêve salutaire?

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