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Quand Madrid toise Rabat

Comment réagira le Maroc quand le président du gouvernement espagnol Pedro Sánchez atterrira, aujourd'hui, par hélicoptère à Ceuta, pour inaugurer un modeste centre de santé? On fera semblant de n'avoir rien vu ni entendu. Black-out médiatique. Le palais royal s'abstiendra de commenter. Mais la gifle assénée par Madrid à Rabat retentira dans les deux enclaves espagnoles Ceuta et Melilla. Pour la presse madrilène, cette visite de Sánchez à Ceuta est une provocation. «Jamais un chef de l'Exécutif n'a fait son apparition publique dans un acte inaugural aussi modeste», a commenté le journal El Confidencial. Par le passé, le Maroc bombait le torse. Le Makhzen ne ratait aucune occasion pour exprimer sa colère envers l'Espagne face aux visites des chefs de gouvernement ou du chef de l'État. Fini le temps où le Makhzen usait jusqu'à l'abus de l' «arme des migrants» pour faire fléchir les positions de l'Espagne voire même l'Europe entière. N'a-t-il pas lâché, en mai 2021, plus de 10 000 migrants en 24 heures à Ceuta? Madrid avait alors dénoncé une «agression» de la part de Rabat, qui avait rappelé son ambassadrice en Espagne. Pedro Sanchez a mis fin à cette brouille en soutenant publiquement le plan marocain d'autonomie pour le Sahara occidental. En juin dernier, 23 migrants d'origine africaine ont été massacrés par des gendarmes marocains. Face à ce drame, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, s'est dressé en rempart contre toute critique des services de sécurité marocains pourtant mis en cause par de nombreuses ONG internationales. En novembre 2007, lorsque le roi et la reine d'Espagne se sont rendus pour la première fois à Ceuta et Melilla, Rabat avait très mal pris ce voyage allant jusqu'à réagir énergiquement. La protestation a été telle que le roi Mohammed VI a rappelé son ambassadeur à Madrid, Omar Azziman. Abbas el Fassi, alors Premier ministre marocain a eu des mots durs comparant «l'occupation espagnole» des deux villes à celle de la Palestine par Israël. Mais autres temps, autres moeurs. Le royaume marocain devenu peu fréquentable en Europe après une interminable série de scandales de corruption, fait le dos rond, encaisse et se tait. Les gouvernements espagnol et marocain ont signé, le 2 février dernier, à l'issue du sommet à Rabat, une déclaration commune dans laquelle ils s'engagent à ne rien faire qui porte atteinte à «leurs sphères de souveraineté». L'accord vole en éclats et les autorités marocaines ne peuvent pas protester contre la présence du chef de l'Exécutif espagnol à Ceuta ou Melilla.

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