Sale temps pour le climat
Plus qu'une perturbation, une folie. Le climat est détraqué au point de faire perdre le nord à la planète et l'Algérie ne déroge à ce dérèglement. Au moment où la météo alertait sur l'arrivée d'une vague de chaleur dont les températures frôleraient les 42°C, le bilan quotidien de la Protection civile revoyait à la hausse le nombre de décès à Tlemcen et El Bayadh. Huit personnes ont perdu la vie en raison des fortes pluies qui se sont abattues sur ces régions du pays. Sale temps pour le climat mais également sombres perspectives pour des pays fragiles qui subiront les conséquences socio-économiques et environnementales de ces perturbations à l'échelle mondiale. L'Algérie qui accorde un intérêt majeur au réchauffement climatique fait face à une double vulnérabilité: climatique et économique. Il y a d'abord le risque climatique, avec les canicules, les sécheresses et les feux de forêt. Le pays a vécu dans sa chair les dégâts immenses et douloureux engendrés ces deux dernières années par des incendies destructeurs. Des pertes de vies humaines sans compter les pertes matérielles. Mais la question climatique a toujours placé les ressources hydriques au coeur du problème et les risques qui leur sont liés. Sur ce plan, l'Algérie est d'une extrême vulnérabilité puisqu'elle est classée dans la catégorie des pays les plus pauvres en matière de potentialités hydriques, à l'instar des 17 pays africains touchés par le stress hydrique. Elle subit déjà toutes les projections faites par les scientifiques depuis ces 20 dernières années.
Des sécheresses et des inondations récursives qui sévissent au nord comme au sud et plus fréquentes surtout durant le printemps et l'automne. L'équation se complique davantage avec les enjeux urbains où la disponibilité en ressources en eau, en réseau d'assainissement posent une sérieuse problématique. C'est à présent le lot quotidien des Algériens en milieu urbain. Et c'est ce qui explique la nouvelle démarche des autorités algériennes en matière de ressources en eau. Pour assurer une sécurisation de l'alimentation en eau potable, le gouvernement a opté pour le dessalement de l'eau de mer comme option stratégique. En un laps de temps, l'Algérie est devenue le number one en Afrique en la matière, et le troisième pays arabe derrière l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Ce qui assure aux Algériens un apport de 1,4 milliard de m3 d'eau potable, mais le problème ne sera réglé qu'après avoir atteint 2,5-3 milliards de m3.