Un axe stratégique
L'Afrique est encore loin de l'objectif «Faire taire les armes» tant les conflits, larvés ou déclarés, et les tensions engendrées par le terrorisme sont nombreux. Dans une récente enquête publiée par le Wall Street Journal, on apprend que jamais le continent n'a connu un aussi grand nombre de crises sécuritaires, masquées par le conflit en Ukraine, les secousses au Moyen-Orient, ainsi que les exactions sionistes en Palestine occupée. Pratiquement toutes les régions du continent sont tributaires d'une instabilité chronique, avec des foyers de tensions endémiques en République démocratique du Congo, en Somalie, dans le Sahel et en Libye. D'où la nécessité de prendre à bras le corps ce lourd défi que vient aggraver une surenchère géostratégique dont les tentacules s'agitent par le biais d'Al Qaïda et de Daesh, baptisé significativement Etat Islamique. Sur les 54 pays que compte l'Union africaine (UA), 16 sont directement concernés par les soubresauts, dont certains, sont manipulés par des parties étrangères et d'autres, inhérents à des bras de fer ethniques, socio-économiques ou de volonté de puissance.
C'est ainsi que de vastes zones échappent concrètement au contrôle des États, démunis des moyens nécessaires pour y imposer leur autorité. C'est le cas, entre autres, de la région du Sahel, au Soudan, en RDC, en Somalie et même au Nigeria, pour ne citer que ces exemples. Consciente de ce lourd handicap, qui risque de peser négativement sur sa stratégie d'intégration économique continentale et sur ses objectifs tels que formulés dans l'Agenda 2063, «schéma et plan directeur visant à transformer l'Afrique en puissance mondiale de l'avenir», l'UA a fait de la lutte antiterroriste un axe stratégique prioritaire, dont dépend le succès de son objectif de développement inclusif et durable. C'est en sa qualité de Coordonnateur de l'UA pour la prévention et la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent que le président Tebboune avait adressé une allocution au Conseil de sécurité de l'ONU, réuni autour de cet enjeu en 2022, allocution diffusée en tant que document officiel du Conseil de sécurité pour servir de référence durant les débats en vue du renforcement de la coopération entre l'ONU, les organisations et mécanismes régionaux. Fidèle à ses engagements, l'Algérie qui préside pour le mois de janvier le Conseil de sécurité, a fait de cette problématique une de ses priorités absolues, dès lors que notre pays place les questions arabes et africaines en première ligne du combat pour la paix et la sécurité, socles majeurs de la souveraineté et du développement.