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Un discours ambigu

Annoncée par le président français à la veille de sa tournée dans quatre pays africains, le Gabon, l'Angola, le Congo et la RDC, la fin de l'ère mouvementée de la Françafrique ne semble pas pour autant avoir suscité l'enthousiasme des peuples concernés. Tout au plus, des réactions polies ont salué une «belle déclaration» en laissant entendre qu'ils comptent bien observer ce qu'il y a aura derrière la façade d'une nouvelle politique à peine esquissée. Certains estiment, d'ailleurs, qu'il serait surprenant que la France cesse, du jour au lendemain, de considérer les anciennes colonies comme son arrière-cour. De là à parler de renouveau dans les rapports aussi bien politiques qu'économiques, il y a tout un désert à traverser. Durant sa visite, Macron a certes tenté de rassurer sur son intention d' «ouvrir une nouvelle page» mais ses propos sont jugés par les sociétés civiles africaines, notamment celles de la Cédéao, comme une confirmation de la condescendance et du paternalisme dont l'ancienne puissance coloniale n'arrive pas à se défaire. En outre, soulignent certains critiques, la relation ne peut être nouvelle et assainie que si la volonté est réciproque, et la démarche sincère. Or c'est là, apparemment, que se situe toute l'ambiguïté du discours macronien. Le reproche, si reproche il y a, tient au fait que l'enterrement de la Françafrique a eu lieu à Paris alors que le chef de l'État français s'apprêtait à se rendre dans les quatre pays précités, d'où il aurait été beaucoup plus judicieux de délivrer le message. Plus encore, certains sont en droit de se demander comment la Françafrique peut-elle entrer dans le caveau de l'histoire, alors que les pays de la Cédéao en sont toujours à dépendre du franc CFA. Les récentes mésaventures des forces militaires françaises au Mali, au Burkina et, accessoirement, en RCA seraient dues à l'entrisme de la société Wagner et de la Russie, appelées de leurs voeux par les peuples de la région du Sahel malgré l'opposition virulente des Occidentaux dont la France, auquel cas un changement de politique serait davantage un recadrage de la stratégie et non une prise de conscience réelle des aspirations des peuples africains. Voilà presque une décennie que le continent voit croître une dynamique économique et sécuritaire, portée par la Chine, la Russie et même la Turquie et c'est sans doute la principale raison d'un malaise évident de la France qui affirme vouloir tourner la page. Mais encore faut-il ne pas faire juste semblant. 

De Quoi j'me Mêle

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