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Une affaire de famille

La chute de la maison Bongo n’est pas le fruit du hasard. Ali, héritier de Omar Bongo converti à l’Islam pour affirmer son ancrage auprès des tribus musulmanes du pays et de la région, a longtemps obéi au dogme qui pèse sur le pouvoir gabonais. Chemin faisant, il s’est hasardé à imiter Laurent Gbagbo, l’ex-président de Côte d’Ivoire, dont les mésaventures avec la CPI ne l’ont nullement effrayé. Il s’est porté candidat au Commonwealth, pour un pays totalement enlisé dans la Françafrique, et surtout, il a ouvert le portail économique à une Chine très entreprenante, de sorte que les entreprises françaises, armées d’un monopole, ont crié à l’infamie. Les richesses du Gabon (pétrole, bois, etc) ne pouvaient pas ne pas susciter des convoitises et Ali Bongo a essayé de manœuvrer entre plusieurs courants contraires. Mal lui en a pris, surtout qu’il était affaibli depuis quelques années par un AVC, soigné à Abou Dhabi et suivi d’une longue convalescence à Marrakech, chez son proche et allié Mohamed VI. Sa famille avait la mainmise sur presque toutes les ressources dont l’ancienne puissance coloniale détenait les dividendes. Et ce qui devait arriver arriva. Un putsch, mené par un général qui est aussi son cousin, a mis fin à son aventure et son SOS, en anglais sur les réseaux sociaux, restera un moment pathétique de l’histoire du Gabon où le fleuve n’a pu être détourné. Le diktat de la Françafrique, telle que construite par Jacques Foccart, homme d’affaires et « Monsieur Afrique » du président De Gaulle et de ses successeurs, déjà ébréché par les bouleversements au Mali, au Burkina, en Guinée et, surtout, au Niger, veut que le colonisateur de jadis se dresse pour sauvegarder, coûte que coûte, ses intérêts, dans une Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui n’a d’économique que le nom. D’ailleurs, les communiqués français et européens sont explicites : le putsch gabonais n’a rien à voir avec celui, « inacceptable », du Niger. C’est juste un rééquilibrage opportun, Ali Bongo étant à bout de souffle. Son appel au secours aux pays anglophones et, par-delà, à ses nouveaux partenaires, est resté sans écho. Il est vrai que le Nigeria et le Ghana notamment, ont d’autres chats à fouetter et oeuvrent à maintenir le fragile équilibre qui prévaut à leurs frontières, menacées par des groupes terroristes dont la montée en puissance risque d’être dévastatrice, en cas d’intervention armée contre les nouveaux dirigeants au Niger. Pour cette raison, la diplomatie algérienne a pris attache avec ces deux pays pour s’assurer que le Sahel ne devienne pas une poudrière aux conséquences néfastes.

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