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La guerre de l'eau: cet or bleu qui nous hante

Autour de l’eau, depuis la nuit des temps, des milliers d’histoires d’amour se sont tissées et des milliers de guerres féroces ont éclaté.
Ils sont nombreux les villages et les villes qui portent les noms des rivières ou des sources. Beaucoup de cités ont été construites autour des puits des hassis ou des birs : Hassi Messaoud, Hassi Amar, Hassi Bahbah. El Hassi de Batna et de Relizane, Hassi Beïda, Hassi Bel Guebour, Hassi Ben Abdel Allah, Hassi Benhenia, Hassi Ben Okba, Hassi Bounif, Hassi Dellaa, Hassi El Ghella, Hassi Fesoul, Hassi Gara, Hassi Mefsoukh, Hassi Mameche, Hassi R’mel, Hassi Zahana, Birkhadem, Bir Mourad Raïs, Bir El Ater... Souvent, les marabouts, ces gens de la baraka, eux aussi, choisissent leurs tombaux non loin des points d’eau publics installés habituellement dans des lieux oubliés ou marginalisés.
L’eau fascine les morts et les vivants ! Dans les pays du Sud, parce que l’eau est une richesse, un trésor naturel inégalé. Une offrande du Ciel. Les gens des nuages ; les hommes bleus, les Béni M’zab et les autres, dans une vision civilisationnelle unique, ont créé un système de captation d’eau, de distribution et d’irrigation appelé les foggaras ! Un système adapté, intelligent, économique, écologiste et socialement juste et équité.
Penser l’eau, c’est penser la vie de la faune et flore.
L’Histoire de l’humanité a été écrite autour de l’eau ! Les religions, toutes les religions sans exception aucune, ont célébré l’eau, comme un don sacré et hors pair.
L’image d’Agar femme d’Abraham et mère d’Ismaël errante et assoiffée dans un désert sans bords, à la recherche d’une gorgée d’eau capable de qui sauver la vie et celle de son fils Ismaël, est tatouée dans notre imaginaire religieux et humain ! Ismaël enfonce son petit pied dans le sable chaud et l’eau de Zamzam jaillit sous un soleil de plomb ! La source de Zamzam est toujours en activité et les pèlerins venant des quatre coins du monde ne cessent de porter dans leurs bagages, chaque année, de cette eau des jerricans en guise de baraka !
Autour de Zamzam, l’Histoire humaine a construit un roman religieux en rapport avec l’eau.
L’eau est un or bleu, un or mythique. Méditer pieusement sur le lit d’une rivière vivante insuffle en nous une énergie spirituelle magique qui nous rend heureux au bord de l’extase ! S’asseoir au bord d’une rivière, regarder son cours et son parcours est un moment poétique et prophétique. L’eau est une thérapie mystique pour hygiène spirituelle et corporelle ! Il n’y a pas d’eau dormante, il n’y a que l’homme et les sept dormants qui dorment ! L’eau est éternellement éveillée.
Les Amazighs, quant à eux, ils ont créé leur dieu de la pluie. Il s’appelle Anzar ! Dans une fête commune, dès que leurs terres sont frappées par la sécheresse, ils le prient, en le suppliant de faire tomber de la pluie afin que les rivières se réveillent.
L’or bleu et est plus chère que l’or noir.
L’eau est sans couleur, nous disent les scientifiques mais, aux yeux des poètes, elle est bleue.
Puiser, à l’aide d’une corde, un seau d’eau fraîche du fond d’un puits situé au pied d’un figuier centenaire est un geste magistral inoubliable.
Boire directement du seau rempli d’eau nous procure un immense bonheur et un grand plaisir ! Nous n’avons pas de littérature sur l’eau ou de littérature d’eau ! Notre littérature est pauvre dans ce domaine. Nos écrivains, les poètes et les romanciers, les anciens comme les contemporains, les classiques et les modernistes, ont longuement écrit sur le thème du vin, mais l’eau est restée un sujet peu évoqué ou oublié.
Même l’image du paradis divin est distinguée par la beauté de ses rivières qui circulent entre les arbres et dans les vergers ! Et parce que l’eau est un or mythique et un trésor inégalé, elle est la cause de beaucoup de guerres féroces. Des longues guerres ont éclaté entre les tribus et les nations. Injustement, violemment, des peuples ont été déplacés, chassés de leurs terres par des envahisseurs afin de mettre la main sur cette fortune : l’eau ! Illégalement, des enfants, des poissons, des animaux, des arbres, des plantes, des champs sont morts à cause de détournement du cours d’une rivière !
La guerre d’eau a commencé, une guerre sans préalable ! Une guerre d’eau qui ne dit pas son nom est déjà déclarée entre la Turquie et l’Irak, entre la Turquie et la Syrie, entre la Jordanie et Israël, entre Israël et Palestine, entre l’Égypte et l’Éthiopie, entre le Soudan et l’Éthiopie. Menacée par la guerre ou par le déséquilibre climatique, la vie autour de l’eau n’est pas toujours rose, n’est pas toujours verte !
Ces dernières années, l’homme, de plus en plus, se retourne vers l’eau de la mer, oubliant l’eau de pluie devenue rare ou celle des rivières naturelles qui meurent doucement. Salée, certes, cette eau de la mer, toutes les mers les Noire, méditerranéenne, Rouge, Jaune, grâce au génie de la technologie, elle arrive dans nos robinets claire et douce ! Les mers sont généreuses, ainsi les usines de dessalement y sont de plus en plus installées afin de redonner vie et bonheur aux bocages, aux oiseaux, aux chevaux, aux abeilles, aux femmes, aux enfants, aux hommes !

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