L’indépendance économique, un enjeu existentiel
Il a fallu attendre le conflit en Ukraine et ses conséquences sur la vie de nos concitoyens, pour nous rendre compte de la vulnérabilité alimentaire de notre pays et nous rappeler l’urgente nécessité de mettre en œuvre, rapidement, une stratégie pour réduire notre dépendance économique.
Le conflit en Ukraine a déjà des conséquences économiques et sociales sur les populations de tous les pays, sur tous les continents. L’impact se fait sentir dans notre pays sur la disponibilité et le prix des produits alimentaires, notamment des céréales et des oléagineux, produits importés depuis les pays en conflit. L’inflation mondiale et la rétention de produits de la part de pays exportateurs, touchant des produits de consommation, des matières premières et les biens d’équipement, ont entraîné des hausses des prix et des pénuries, car notre pays dépend de l’extérieur pour l’approvisionnement de son marché intérieur et de son économie. Face à cette situation, tout est fait pour constituer des stocks des produits de première nécessité, pour assurer la disponibilité de ces produits à des prix subventionnés et soutenir l’activité économique, afin de préserver l’emploi et le pouvoir d’achat de nos concitoyens.
L’objectif stratégique demeure la réalisation de l’indépendance économique du pays. La stratégie engagée vise à améliorer la gouvernance administrative, accorder plus d’autonomie aux acteurs économiques, et encourager l’investissement privé national et étranger.
En matière de gouvernance, il s’agit de mettre fin à la centralisation des décisions et à la complexité bureaucratique pour leur mise en œuvre, qui allongent les délais de réalisation et augmentent les coûts des projets économiques, tout en réduisant leur rentabilité financière, économique et sociale.
En matière de gestion économique, l’accent est mis sur la modernisation et l’autonomisation de l’entreprise publique, reconnues universellement comme un facteur de progrès.
Le secteur privé national est incité à apporter une plus grande contribution au développement national, en lui concédant plus de facilités administratives et financières.
Quant à l’investissement étranger, tout est fait pour rendre attractif le climat algérien des affaires, en mettant fin à l’instabilité juridique, à la lourdeur bureaucratique et à la faible digitalisation de l’économie.
L’ouverture à l’international est devenue une nécessité, car nous sommes confrontés à des défis -lutte contre la criminalité, enjeux environnementaux, approvisionnement énergétique, recherche scientifique, problématique sanitaire ou défis numériques- qui ne connaissent aucune frontière. Pour relever ces défis, le seul chemin possible est la coopération internationale mutuellement avantageuse. L’Algérie réalise qu’elle n’est pas une île et ne peut vivre indéfiniment en autarcie. Notre prospérité dans un tel contexte ne peut que se nourrir d’échanges équilibrés.
L’ouverture vers l’extérieur, avec la libéralisation progressive des échanges, est encadrée par des protections tarifaires et non tarifaires pour protéger la production nationale et les secteurs stratégiques de l’économie, tout en permettant d’acquérir les technologies appropriées au développement des différents secteurs d’activité En matière de gouvernance, le recours à une planification stratégique qui fixe le cadre macroéconomique et les grands axes sectoriels permet d’assurer la cohérence, la coordination et l’intégration de l’ensemble des activités, L’objectif poursuivi de réaliser l’indépendance économique, requiert une transformation complète et moderne du tissu économique national. Cette transformation comporte des reconversions d’activité dans les cas de non-rentabilité, des mises à un niveau compétitif si les équipements sont obsolètes, et des créations de nouvelles entités pour valoriser les matières premières, diversifier l’économie, substituer les importations et promouvoir les exportations, avec des mesures d’accompagnement en matière notamment de formation des cadres dans ces différents domaines.
L’allocation des ressources accompagne cette transformation en accordant, désormais, la priorité à la relance de l’investissement productif et à la diversification durable de l’économie, pour réduire la dépendance du pays en biens d’équipements et en produits de consommation.