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Fin de mission pour Salto, la VOD française

Décidément, le rêve d'un Netflix à la française n'a pas duré. Face à la concurrence des plates-formes VOD américaine, la plate-forme payante de streaming Salto va bientôt fermer. Après le retrait de TF1 et M6 en novembre, France Télévisions a annoncé vendredi 20 janvier son désengagement de l'entreprise, actant par-là même la cessation d'activités de Salto. Lors du Comité social économique (CSE) extraordinaire réuni au siège du service public, la direction a expliqué aux représentants du personnel que des offres de reprise peuvent être examinées, laissant les salariés dans l'expectative plusieurs mois. Autrement dit, Salto fermera ses portes dans quelques semaines. La présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, qui a réaffirmé à plusieurs reprises son attachement à Salto, a regretté les divergences stratégiques des trois partenaires et a insisté sur le fait que cette décision de cessation était du fait de TF1. Sauf repreneur de dernière minute, la liquidation avec vente des actifs de la société devrait être prononcée rapidement. Un scénario censé permettre aux trois actionnaires d'éponger une partie du déficit de 85,6 millions d'euros d'après le média en ligne économique L'Informé. Salto perdant environ 6 millions d'euros par mois. Des noms ont déjà été avancés pour reprendre la plate-forme, comme Amazon Prime ou Canal+. Un seul acquéreur s'est fait connaître à ce jour: la plate-forme espagnole de streaming Agile, dont l'offre ne semble pas avoir été prise au sérieux. Formellement, tant que la liquidation n'a pas été prononcée, ce qui peut prendre plusieurs semaines ou mois, une reprise reste possible. Une hypothèse improbable à laquelle s'accrochent les 65 salariés (42 CDI, 8 CDD et 15 prestataires intégrés). Quel bilan pour Salto?: chaotique pour les investisseurs. Après un lancement plusieurs fois retardé, la plate-forme 100% française qui devait titiller Netflix et Amazon n'a finalement jamais réellement décollé, victime avant tout d'un mariage contre-nature. Une alliance de circonstance sous le regard ultra-pointilleux de l'Autorité de la concurrence. L'instance, acteur majeur et décisif de la fusion avortée de TF1 et M6, n'a rien voulu manquer du feuilleton Salto. Un mandataire a même été dépêché sur les lieux dès la création, validant chacune des décisions et imposant des restrictions (limitation de la capacité d'approvisionnement en contenus exclusifs auprès des sociétés mères, limitation de la promotion croisée entre leurs chaînes et la plate-forme...). «Pas simple de démarrer avec un policier sur la tête. Autre difficulté de taille, la distribution. Boudée par les opérateurs télécoms Orange, Free et SFR, Salto n'est visible que via une box Bouygues, puis, à partir d'avril 2022, en passant par Amazon Prime. De plus, la plate-forme Svod aurait dû composer avec la concurrence de ses propres actionnaires. Mais l'impasse a commencé pour Salto quand celle-ci avait lié son avenir à celui de la fusion de TF1 et M6 initiée en 2021, les deux chaînes s'étant engagées à garder la plate-forme et à racheter les parts de France Télévisions, toute heureuse de pouvoir récupérer sa mise de 45 millions d'euros. L'abandon du projet de fusion en septembre 2022 a fini de sceller son sort.

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