Hollywood en ballottage entre Trump et Kamala Harris
C'est connu, l'élection présidentielle américaine est un sujet qui capte l'Amérique, et cela, avant le duel qui oppose Donald Trump à Kamala Harris. Avant même le 5 novembre, date de l'élection américaine, plusieurs films ont été lancés pour influencer le scrutin, à commencer par The Apprentice, film abordant frontalement la figure de Donald Trump, réalisé par un cinéaste iranien Ali Abbasi. Ou encore le biopic sur l'ancien président Ronald Reagan, passé totalement inaperçu. Ces films destinés au public conservateur américain avec deux des rares acteurs hollywoodiens ouvertement pro-Trump (Jon Voight et Dennis Quaid), les échos à la présidentielle américaine sont nombreux, bien qu'involontaires, selon son réalisateur Sean McNamara. Disposant d'un succès inattendu de l'autre côté de l'Atlantique, Reagan divise comme rarement spectateurs et critiques, partagés entre l'éloge d'un biopic «inspirant» et «patriotique» Ainsi les «ressemblances» qu'évoque Sean McNamara, ce sont les tentatives d'assassinat contre Donald Trump, dont Reagan a également été victime peu après son élection, mais également les polémiques sur l'âge du candidat à la présidentielle (Reagan était devenu le plus vieux président américain, comme Trump pourrait le devenir en cas de victoire) ou le contexte économique inflationniste et les enjeux géopolitiques qui traversent le monde au moment des scrutins de 1980 et 2024. Mais à côté des films sur Reagan et Trump, il y a aussi le film très polémique Civil War. Dernier film de l'écrivain et réalisateur britannique Alex Garland, le long-métrage est sorti en avril dernier. Il dépeint la crise démocratique américaine à travers une guerre civile dans un contexte confus: un président américain aux relents trumpistes est confronté, au cours de son troisième mandat, à des factions californiennes et texanes alliées pour faire sécession contre le gouvernement autoritaire. Multipliant les séquences qui feraient passer l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021 pour un évènement «bénin», comme le souligne la critique de Variety, ce long-métrage n'épargne personne. S'attirant dès lors des critiques pour son absence de positionnement politique clair ou pour sa posture presque contemplative, quand certains s'attendaient à un film de guerre cathartique sur le désir de bousculer l'ordre établi par les armes. À l'image de cette fameuse phrase de Jesse Plemons, présente dans la bande-annonce: «Quel genre d'Américain êtes-vous?» Enfin, le film, le moins connu, The Sweet East, variation moderne d'Alice au pays des merveilles sorti en début d'année, aborde l'Amérique par le prisme du conte de fées et du road trip adolescent pour mieux illustrer les fractures sociales, idéologiques et politiques des États-Unis. Sorti en 2020, Une Ode américaine, a été propulsée au sommet des tendances du Netflix US cet été, quatre ans après sa sortie, comme le souligne Variety. Il faut dire que le film est adapté du best-seller autobiographique écrit en 2016 par J.D. Vance, candidat à la vice-présidence qui a connu un retour en grâce inespéré au moment où il a été choisi par Donald Trump pour être son colistier. Malgré des critiques peu élogieuses, le film illustre indirectement comment la classe moyenne américaine blanche s'est progressivement tournée vers Donald Trump.