Les festivals de cinéma algérien reviennent au compte-gouttes
Depuis quelque temps, les festivals de cinéma reviennent en Algérie. Le festival de Saida consacré au roman et la femme (On ne voit pas le rapport!) et bientôt les Rencontres cinématographiques de Béjaïa, un rendez-vous vision pour le cinéma qui boucle ses 18 ans, mais qui n'offre aucun prix à ses participants. La vision, les débats et les échanges sont les principaux atouts de ces rencontres. Le plus attendu demeure le Festival du film méditerranéen de Annaba (Amff) qui revient dans sa quatrième édition cette année, après une longue absence de plus de cinq ans à cause de la crise sanitaire de Covid-19, mais également suite à l'arrêt du Festival faute de financement. Ce rendez-vous culturel dédié au 7? art méditerranéen aura lieu du 3 au 9 novembre prochain, et devra réunir une panoplie de cinéastes venus des quatre coins de la Méditerranée.
Le commissariat du festival, qui est resté dans le monde du journalisme et la critique passant de SOK à Mohammed Allal, réserve des surprises. Dans un entretien, le comité de sélection affirme avoir reçu presque 2000 films alors que la participation est ouverte pour trois principales catégories, à savoir le long-métrage, le court-métrage et le documentaire. Et comme principale condition, les productions doivent être réalisées en 2022 et 2023. Au programme de cette édition, 60 films représentant 20 pays du Bassin méditerranéen seront projetés. Selon les organisateurs, 15 prix de 40000 dollars seront décernés aux gagnants. Et la valeur du Grand Prix la Gazelle d'or sera de 15000 dollars.
Juste après ce rendez-vous, il sera prévu, le fameux Fica, Festival international d'Alger du cinéma engagé qui a changé de direction. Dirigé par Mehdi Benaïssa producteur, qui a hérité d'un festival qui a gagné ses galons avec le duo Yahi-Bedjaoui. Le Fica a gagné un public, mais a perdu une occasion de s'affirmer comme le meilleur festival en Algérie. En attendant que cela vienne, le plus attendu des festivals en Algérie demeure la manifestation cinématographique arabe à Oran. Le Fofa comme on le surnomme a cessé d'exister voilà plus de cinq ans, laissant un vide dans le paysage cinématographique arabe et la venue du Festival El Gouna, financé par l'homme d'affaires égyptien copte Nagib Sawiris. Ce dernier, avec sa puissance financière a effacé les festivals traditionnels égyptiens tels que le Cairo Festival ou encore le Festival d'Alexandrie qui essaye de survivre depuis quelques années avec le soutien des militaires dans la région. (Le festival est organisé dans un hôtel de l'armée égyptienne) car les organisateurs n'ont pas de financement pour louer un hôtel.