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«Laissez-moi sortir mes enfants!»

L’affaire qui a retenu l’attention vers les quatorze heures dix mettait aux prises un couple brisé qui s’est présenté à la barre pour une triste histoire de non- représentation d’enfants au père frustré de ne pas bénéficier du droit de visite, qui est en soi un acte indigne d’un parent, quel que soit le motif.

D'abord, il n'y avait qu'à voir la tête que les anciens amoureux faisaient pour comprendre de suite que la rancoeur était la maîtresse des lieux! Madame regardait à sa droite, du côté chauve-parquetier, et lui lorgnait de la greffière!
La présidente, elle, promenait son regard sur toute la surface de la vaste salle d'audience clairsemée, car à cette heure, le match du Mouloudia d'Alger se déroulait, et pour rien au monde les fans du Doyen ne voulaient rater une telle rencontre! Le couple a fait des mômes sans savoir qu'il allait en faire des partisans de la colère et de la médisance de l'Autre. Les deux conseils sont là, en prêtant l'oreille à ce qui se dit, souvent gratuitement! Le couple désagrégé ne parle qu'à demi-mot et selon sa manière de faire, la juge qui a longtemps assisté Ammar Belkharchi, le vieux redoutable, magistrat, fraichement retraité, aime plutôt que les parties en présence répondent surtout, aux questions des membres de la composition correctionnelle! Les règlements de comptes et autres coups sous la ceinture peuvent attendre! Pour l'heure, il est question de non-représentation d'enfants au papa, qui n'a que la justice à qui s'adresser, et régler le conflit car c'en est un, et un gros!
L'article 327 du Code pénal, dispose que: «quiconque, étant chargé de la garde d'un enfant, ne le représente point aux personnes qui ont le droit de le réclamer, est puni de l'emprisonnement de deux à cinq ans». Hadjer. G. faisait une de ces têtes, mais alors, une tête, pas du tout, agréable à voir, surtout quand elle marmonnait des syllabes pas agréables à entendre. Vous imaginez la tronche de l'ex-mari, à la barre, surtout lorsque madame s'exprime en exagérant les faits. Ramzi. H. le père-victime, est, lui, désolé de se présenter à la justice pour pouvoir sortir ses enfants un week-end, et profiter de ces rares moments, pour espérer s'amuser avec ses bambins. On se demande alors sur place, qu'est-ce qui a bien pu rassembler ce couple qui, vraiment n'avait rien à voir l'un, l'autre, et non à passer le plus clair de son temps entre le bureau du parquet et le sombre cabinet de l'avocat, et chercher noise au conjoint, histoire de l'embêter, de la harceler, de lui rendre la vie insupportable, à telle enseigne, qu'elle est devenue une habituée du 2ème étage, le populeux couloir du parquet!
Entre-temps, le président voulait se débarrasser au plus vite de ces deux êtres venus à la cour, continuer leur lassante guéguerre. O.K.! Mais pas au détriment des citoyens qui attendent que la justice leur soit rendue, car eux aussi veulent rentrer chez eux, assez tôt. Rien que pour cela, la juge, appelle le couple brisé à la célérité dans les réponses. Cela doit prévaloir dans cette salle d'audiences, afin que chaque justiciable saisisse sa chance en vue d'obtenir satisfaction, dans les délais. Le président de la chambre correctionnelle d'Alger pose alors la fameuse question qui allait enfin permettre aux deux parties de vider leur colère de ce qui les étouffait:
«Mais, bon sang, que s'est-il passé? Vous ne pouviez pas vous concerter avec vos conseils et régler ce problème en gens sages? Notez bien que nous sommes tout de même en 2023, et fin mars, par-dessus le marché, à quelques jours du mois sacré!»dit, en se maitrisant presque, le magistrat que suivent ardemment et silencieusement les deux conseillères prêtes à lui tendre la main, au moindre os rencontré. Les deux conseils, eux, n'attendaient que le moment de passer à la barre, pour vider leurs besaces. L'ex-mari tente de reprendre la genèse de l'affaire, mais la magistrate le stoppe net: «Monsieur, du calme. Nous vous avons déjà entendu, et bien compris. Quant à vous, madame, vous avez intérêt à permettre l'exercice du droit de visite. C'est la loi, et vous devez absolument vous mettre à sa disposition. Attention! Ne comptez sur personne pour vous secourir. La justice a le bras long, plus long que vous ne l'imaginez. C'est la dernière fois que vous vous permettez ce «luxe». La juge a fini d'avertir. Elle prend acte du dernier mot de madame, et annonce le verdict pour la semaine suivante. Le père-victime a le sentiment qu'il pourra faire sortir ses enfants, dès le 8ème jour du Ramadhan 1444. Ouf!

De Quoi j'me Mêle

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