Points de suture sur la couture!
La cupidité a encore devant elle de beaux jours. Non, messieurs-dames ! Si la justice, unique branche à laquelle s’accroche désespérément le justiciable, «coud, sans crochets», c’est son boulot...
Zahéra. D. une ancienne couturière professionnelle, a été grugée par un couple, amèrement ravagé par la cupidité et croyant à l'impunité totale face aux sales manoeuvres de gens qui n'avaient pas compris, jusqu'à la convocation de la police, que la justice avait le bras long.
La section III du chapitre III, l'article 376 du code pénal «abus de confiance» disposee:
«Quiconque de mauvaise foi détourne ou dissipe au préjudice des propriétaires, possesseurs ou détenteurs, des effets, deniers, marchandises, billets, quittances, ou tous autres écrits contenant ou opérant obligation ou décharges, qui ne lui ont été remis qu' à titre de louange, de dépôt, de mandat, de nantissement, de prêt à usage ou pour un travail salarié ou non salarié, a la charge de les rendre ou représenter, ou d' en faire un usage ou un emploi déterminé est coupable d' abus de confiance et puni d' un emprisonnement de trois mois à trois ans et d' une amende de 500 à 20 000 DA. Le coupable, peut, en outre, être frappé par un an au moins et cinq ans au plus de l'interdiction d'un ou de plusieurs des droits mentionnés à l'article 14 et de l'interdiction de séjour.
Le tout sans préjudice de ce qui est dit aux articles 158 et 159 relativement aux soustractions et enlèvement de deniers, effets ou pièces dans les dépôts publics.»
Avec cet article de loi, Me Med Djediât, l'avocat d'Alger - Centre, plaidera le fait unique «...Que le couple coupable d' abus de confiance, a tout calculé, car ces deux personnages ont abusé de cette pauvre couturière qui n'avait, et qui n'a pas de raison d'accabler le couple, ou plutôt cette femme, car l' époux fuit la justice, et ferait mieux de se présenter chez Dame Justice qui, ne l' oublions jamais, a le bras très long, plus long que ne l' imagine le mari «évaporé», recherché avec une louable insistance.» Et l'avocat d'ajouter que l'inculpée n'avait pas daigné se défendre, se contentant de tout rejeter sur le mari lequel a mystérieusement disparu de la circulation, pour on ne sait pour quelles raisons! «Oui, Mme la présidente, nous aurions tant aimé avoir ici l'inculpé qui pourra nous édifier sur ce coup du sort qui a frappé Zahéra. D. invitée à effectuer ses demandes, le parquetier n'a pas cherché midi à quatorze heures en appuyant sur l'abus de confiance aussi fort que la loi qui s'applique en l'espèce.
«C'est le délit type qui n'a besoin d'aucun élément autre que le termes de l'article 376 du code pénal et nous réclamons le maximum de la peine prévue: trois ans d'emprisonnement ferme pour le couple coupable d'abus de confiance!» Bien sûr, pour le mari absent ou en fuite, c'est par défaut que la peine a été demandée. Une couturière qui n'a d'yeux que pour son boulot qu'elle réalise avec un esprit de perfection nullement égalé par ailleurs, selon ses nombreux clients qui peuvent se déplacer ici, témoigner de son professionnalisme!» Après quoi, le conseil réclame la restitution de la marchandise acquise mais impayée ou à défaut, le prix de revient qui remonte à neuf cent neuf millions de centimmes, et quelques si l'on considère que la marchandise n'a pas été touchée, comme le prétend la femme poursuivie! Sinon, il faudra ajouter le prix des grosses dégradations, et des avaries constatées sur les machines. Auparavant, l' inculpée n'a pas eu à souffrir des questions du tribunal, se contentant de renvoyer la balle dans le camp de M. l' absent, ou carrément de se taire pour ne pas s'enfoncer, car ayant choisi de ne pas se faire assister d' un conseil susceptible de l' aider dans cet épineux dossier à pièges car le tribunal a tous les éléments en main pour établir sereinement les faits, et donc vers un verdict qui ne souffre d' aucune contestation!
La victime Zahéra. D,. Elle, comptait beaucoup plus sur Me Med Djediat qui a fait le «ménage» avec une maestria comme lui seul peut en étaler. Sur le siège, la juge inflige la peine réclamée par le procureur.