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«Pourquoi j’ai volé la moto…»

Trente-six jours après le décès de son paternel, Farouk. R. 28 ans, est toujours dans le bain noir, du deuil. Il est même très désespéré. Si désespéré, qu’il déraille...

Son vaillant père, disparu à l'âge de 57 ans, à la suite d'un profond malaise cardiaque, lui manque, il s'ennuie à s'en vouloir, mais... Il se ressaisit vite et pense à une occupation, pour oublier. À voler, pas de ses propres ailes, mais à voler une moto de course, qui vaut une fortune! C'était par une nuit sans lune, que Farouk. R. s'était approché du garage de son voisin de quartier, avec la ferme résolution, de s'emparer de l'engin qui valait une véritable fortune, de l'emmener vers l'Est du pays, à précisément, Aïn M'Lila (Oum El Bouaghi), où il trouverait bien un bon acheteur! Il avait tout prévu, sauf que le délit ne sera jamais le vol d'une moto, mais «la tentative de vol»!
Devant le juge, il se fait tout petit, surtout après avoir déclaré que si son «papa était encore de ce monde, il se serait passé de ce méfait». Sur ce, le juge l'interrompt: «Si j'ai bien compris, le décès de votre père, vous a poussé à tenter de dérober la moto de votre voisin? C'est une défense nouvelle pour le tribunal! N'y a-t-il pas, une autre défense plus «humaine»? Voyons, soyez un homme! Vous avez reçu la visite de Satan, vous avez perdu les moyens de résister au déshonneur, d'être indigne de la confiance de votre défunt père, et vous êtes tombé pile dans le fossé à histoires! Devant tant d'évidence, l'inculpé de tentative vol, fait prévu et puni par l'article 350 du Code pénal, dans son dernier alinéa, qui dispose, que « la tentative du délit prévue à l'alinéa précédent est punie des mêmes peines que l'infraction consommée».
Le larron a tout de suite reconnu le méfait. Il accouche d'une version qu'il vaut mieux taire! Me Aïd Boudjemaâ le conseil de Farouk, s'est avancé vers la barre, pour saluer la performance du président, qui a été droit dans la conduite des débats. Il n'a pas voulu saborder le rectiligne interro qui a permis au président d'avoir une idée sur ce jeune voleur brun dont la mère, veuve depuis peu, a brisé la ´´ida´´ de circonstance en versant trop de larmes, beaucoup plus certainement sur le sort du petit, que sur le cher disparu.
L'avocat, qui a dû connaître la famille du défunt, a fait preuve d'une émotion à casser du marbre de Fil-Fila. ´´Bien, jeune homme, nous n'allons pas nous éterniser sur votre récent passé, qu'aviez-vous fait d'incorrect, il y a douze jours?´´ Intervient le jeune juge, Raouf Benbouza, dont le beau visage rassure les plus irascibles des malfaiteurs. Farouk lève la tête pour la première fois, depuis le début du procès: ´´ Ayant juste perdu mon père, je n'ai rien trouvé de mieux, pour tuer le temps, et quitter l'horrible et sordide solitude qui m'entourait, que d'élaborer un plan, ce que je croyais être,un bon plan pour voler une moto de performance! ´´ articule le très jeune détenu abattu par les quelques jours et nuits passés à la prison de Koléa (cour de Tipaza) pas recommandée du tout. Il demande pardon et promet qu'on ne l'y prendra plus. Puis il s'effacera juste après que le jeune procureur Malek Drissi, ait dit sa grande satisfaction, d'avoir appris qu'un voisin, de passage, par là, a donné l'alerte à temps pour que le délit avorte dans l'oeuf!
Le magistrat debout a quand même requis une peine d'emprisonnement ferme de six mois !
Le représentant du ministère public n'est intervenu, qu'après que la victime, une vieille connaissance de l'inculpé, a fait preuve de bonne foi, car «fan» de l'indulgence, envers Farouk.
«Chacun de nous peut être piqué par «Satan!» Il a reconnu la restitution de la moto; il a même assuré que la porte du garage, était ouverte, que l'inculpé n'a rien forcé, ni détruit.
Par conséquent, il se désistait, et pardonnait à son voisin-inculpé. Tout s'annonçait très bien pour l'auteur du méfait! Du haut de ses cent quatre-vingt- dix centimètres, Me Boudjemaâ Aït Boudjemaâ a débuté par un tonique proverbe ´´l'occasion crée le larron´´, que la tentation a été plus forte que la cupidité,ce qui a plutôt aidé Farouk, à aller vers la catastrophe. Puis, comme pour rassurer les magistrats, le plaideur a rapidement étalé une anecdote intéressante à rapporter ici: ´´M. le juge, savez-vous que je n'ai pas obtenu le permis de conduire la première fois? Eh bien, c'est parce que j'avais laissé les clés dans la serrure du démarreur, et que je n'avais pas refermé la portière en quittant le véhicule! ´´ a tonné le défenseur qui a tout de même tenu à réclamer l'indulgence du tribunal.
Le juge suit les deux parties. Il transcrit le verdict sur le siège, condamne l'inculpé tel que requis par Malek Drissi, le parquetier, à une peine d'emprisonnement de six mois, en ajoutant le sursis, tel que désiré par l'avocat.
Le frais condamné Farouk a-t-il assez de cran pour tenir cinq ans, éviter un autre délit, se faire prendre et cette-fois ci, au ferme?

De Quoi j'me Mêle

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