Le renforcement de la coopération internationale
«Le Pacte pour l'avenir» engage l'ensemble des pays membres des Nations unies qui l'ont signé, dont l'Algérie, à coopérer pour relever les défis actuels et futurs que sont, notamment l'éradication de la pauvreté, la préservation de la paix et de la sécurité et la lutte contre les changements climatiques, car aucun pays ne peut à lui seul surmonter ces défis.
Rappelons à cet effet que l'Algérie a toujours placé la coopération internationale au coeur de sa diplomatie. Lors de la Journée de la diplomatie algérienne le 8 octobre, sous le thème «Des positions constantes dans la consolidation des valeurs de paix et des vertus de la coopération internationale», qu'il a présidée, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger a tenu à réitérer les positions constantes de l'Algérie en matière de coopération. »
L'évènement coïncide avec la date de l'adhésion de l'Algérie aux Nations unies, le 8 octobre 1962, c'est-à-dire il y a 62 ans. Le jour même, le drapeau national a été hissé à l'ONU, marquant ainsi le retour de l'Algérie dans le concert des nations en tant qu'État à part entière, pleinement souverain. Une souveraineté acquise au prix d'immenses sacrifices.
Il a évoqué à cette occasion les liens profonds de l'Algérie avec les pays et les peuples de son voisinage qui «sont trop forts pour être affectés ou ébranlés par des manoeuvres aussi criantes» au niveau de ses frontières. L'Algérie poursuit, dira-t-il, ses efforts et ses démarches pour établir un partenariat équilibré, bénéfique et significatif dans le sens des intérêts communs avec son voisinage et s'emploie à «renforcer son rôle diplomatique, positif et constructif, sur la scène internationale ainsi que dans les espaces arabe, africain et méditerranéen».
Cela se traduit, a-t-il poursuivi, par la fidélité de l'Algérie et son attachement aux valeurs et aux principes qui ont forgé l'identité de sa politique étrangère. Des valeurs de liberté, de justice, de solidarité et de coopération. L'adhésion à l'ONU engage notre pays comme tous les États membres à respecter la Charte des Nations unies de 1945 et la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948. En souscrivant au Pacte qui s'y réfère, l'Algérie entend mettre en oeuvre ses recommandations et faire valoir l'obligation faite à tous les pays de coopérer et d'agir dans le respect du droit international, et ce, dans l'intérêt général.
En vérité, l'Algérie n'a de cesse d'oeuvrer depuis son indépendance pour le renforcement de la coopération internationale. Aussitôt devenue indépendante, l'Algérie a contribué activement à la fondation de l'Organisation de l'Unité africaine en 1963 devenu Union africaine en 2002 et a rejoint à la même période le Mouvement des pays non alignés créé en 1961 à la Conférence de Belgrade, avec la volonté de promouvoir et de développer une coopération mutuellement bénéfique entre les pays membres. Par la suite, l'Algérie a pris de nouvelles initiatives pour renforcer la coopération et la solidarité internationale, notamment l'organisation à Alger du 5 au 9 septembre 1973 de la «IVe Conférence des chefs d'État et de gouvernement des pays non alignés» qui a réuni 75 États et organisations internationales. Après cette conférence, les Non-Alignés choisissent de renforcer leur coopération politique et économique, convaincus que l'objectif d'une décolonisation économique ne peut être atteint que par l'action concertée et l'aide mutuelle entre pays producteurs de matières premières.
Cette analyse a débouché, entre autres, sur la décision des pays de l'Opep d'augmenter en 1973 le prix du pétrole, véritable arme économique contre les pays riches, ou sur la signature d'accords de coopération économique entre la CEE et les pays Afrique, Caraïbes, Pacifique, dits pays ACP (Convention de Lomé, 1975). De plus, l'Algérie a lancé en 1974 depuis la tribune de l'Assemblée internationale des Nations unies un appel pour la mise en place d'un Nouvel ordre économique international plaidant pour de nouveaux rapports économiques équilibrés entre le Nord développé et le Sud en voie de développement. Un évènement majeur qui a depuis lors créé un rapport de force pour la promotion d'échanges commerciaux équilibrés entre les pays.
Par ailleurs, l'Algérie a fait de la politique de bon voisinage un axe central de sa politique étrangère en matière de coopération précisément avec les 7 pays frontaliers (Tunisie, Libye, Mauritanie, Sahara occidental, Maroc, Mali, Niger), avec les 5 pays européens du nord de la Méditerranée (Espagne, Portugal, France, Grèce, Italie, ainsi qu'avec le monde arabo-musulman avec lesquels elle est historiquement liée. Des alliances stratégiques de défense et de sécurité viennent consolider l'ensemble de ce dispositif.
Elle n'a cessé de construire avec chaque partenaire un programme spécifique de coopération multidimensionnel: politique, économique, culturel et sécuritaire, mutuellement bénéfique.
Avec l'Union européenne, l'Accord d'association de 2005 traduit la volonté algérienne de coopération, malgré les avantages concédés à l'Europe sur le plan commercial et sans contrepartie effective en terme de développement pour l'Algérie, rendant indispensable la révision de cet Accord datant d'il y a vingt ans.
Un dernier point à souligner est l'importance accordée par l'Algérie à la coopération internationale décentralisée, sur le plan économique et culturel, en favorisant les échanges et les accords de jumelage entre les collectivités locales algériennes et leurs homologues des autres pays.
*Expert international