{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Du manuscrit au livre

Comment naissent les mots

Il est clair que l'auteur vit des moments cruciaux mais surtout angoissants au moment où il commence à peine à envisager de se mettre à rédiger quelques textes qui ne sont qu'une ébauche d'un projet futur qui commence à peine à germer. Se retrouver du jour au lendemain devant la scène avec une production écrite personnelle toute neuve provoque à juste titre des émotions internes que l'auteur refoule en attendant que «le bébé commence à prendre forme» déjà dans son imagination. Il est clair que l'esprit se retrouve obnubilé par le projet au point que souvent, le déjeuner et le dîner disparaissent au fond de sa gorge pendant que les doigts s'agitent sur le clavier à installer des lettres pour composer des mots qui s'additionneront pour former des paragraphes. C'est tout un travail, mais c'est bien là que commencent les difficultés. Car les difficultés ne sont pas moindres.
La première est déjà de finaliser le projet, de le soumettre à la lecture de quelques amis sûrs (tout en gardant précieusement le manuscrit à l'abri de mains mal intentionnées susceptibles de... s'en accaparer.
La seconde vient tout juste après l'appréciation des amis à travers la recherche d'un éditeur prêt à prendre le relais, moyennant des conditions financières si souvent négatives pour l'auteur (mais toujours positives pour l'éditeur). Ce sont alors des pourparlers autour du choix de prise en charge soit à compte d'auteur ou paraccord«fifty/fifty». Le tout ne garantissant aucunement que le livre ne se retrouvera pas sur Internet à travers les librairies et les bibliothèques en lignes, ce dont l'auteur ignore jusqu'à l'existence. Mais la galère commence à peine car, pour que le livre soit mis à la disposition du public, il faut participer - à ses propres frais- soit avec les librairies locales ou régionales ou à travers les salons de livre qui ont tendance à se retrouver annulés sans que l'on sache pourquoi. Peut-on occulter la qualité du travail et la présentation? Peut-on éviter de parler du problème de l'inflation, sachant que le prix de revient de l'édition surplombe le prix de vente en raison de l'augmentation du prix du papier et de l'encre, sachant par principe que les éventuels acquéreurs, du fait de cette même inflation, ne peuvent se permettre d'acheter que les ouvrages à la portée de leur propre bourse!
C'est ainsi que l'auteur, qui vient de s'enrichir par la parution de son ouvrage, s'appauvrit déjà bien avant que l'ouvrage en question ne se retrouve sur les étals des librairies. Et ce n'est pas faute d'avoir tardé à s'exprimer ou de ne pas avoir été en contact avec le
«monde des écrits» ou plutôt le
«monde des écrivains» car les deux, sans fermer leurs portes, ne font que les entrouvrir au gré de l'appréciation du public et du... soutien familial et sociétaire!
Et le fameux parcours du combattant ne fait que commencer car il faut aussi parler des moyens de ce nouvel écrivain qui patauge dans un monde inconnu, sans soutien et sans certitude, se retrouvant souvent face à des problèmes financiers, les déplacements n'étant nullement gratuits.
Quand il s'agit d'un ouvrage scolaire, les acquisitions se font aussi par le biais des établissements, cependant, rares sont les chefs d'établissement qui collaborent avec les auteurs, se réfugiant derrière des lois qui n'ont jamais interdit ce genre de services mais ne les ont jamais autorisés, sachant que le livre scolaire est réservé aux ouvrages de l'IPN à travers l'Onps. Ce qui dessert amplement les tentatives des auteurs d'utiliser ce créneau.
Ainsi donc, l'activité des auteurs s'intègre dans l'enrichissement de la culture en général mais le soutien à l'édition demeure un nuage qui passe dans un ciel clair sans apporter sa contribution par la moindre goutte... je dirai... d'encouragement.
Je finirai en appelant les auteurs à ne pas se plier à la conjoncture, à produire leurs écrits et à... allonger la liste des écrivains dont les livres se retrouvent sur les étagères de leur propre bibliothèque!

Saïd MECHERRI*

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours