{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Samira Brahmia en ouverture de «Musiqu'elles»

De belles performances artistiques!

Telle une Césaria Evora, pieds nus, Samira Brahmia, de retour sur la terre de ses ancêtres, a invité quatre interprètes féminines a chanter sur la scène du TNA, tout en dévoilant son nouvel album «Awa».

C'est à un véritable voyage sensoriel et émotionnel auquel nous a invités à prendre part la chanteuse Samira Brahmia, jeudi soir, lors de l'ouverture du Mois culturel musical européen dans sa 22 eme édition. Samira qui était accompagnée de son mari Khliff Miziallaoua aux cordes, Youssef Boukella à la basse, Meddhy Ziouche aux claviers et au piano a mis le feu à la salle du Théâtre National algérien Mahieddine Bachtarzi, alternant anciens et nouveaux titres, tirés de son nouvel album intitulé «Awa» dont elle présentera en exclusivité quelques titres dont un clip de la chanson «Mama». Elle était accompagnée sur ce morceau par la talentueuse danseuse sénégalaise Penda Niang qui rendra hommage à l'Afrique avec force et énergie. Samira Brahmia qui a gagné en assurance depuis ces dizaines d'années, mais plus encore, en une maturité artistique, laissera tomber ses talons dés les premiers morceaux pour se mettre à l'aise. L'artiste se plaira souvent à casser les codes de la musique en mélangeant les styles et les genres grâce à des compostions subtilement écrites, rehaussée par sa voix qui se voulait tantôt chaude et rock, tantôt douce, suave et sensuelle. Se disant très contente de faire l'ouverture de ce festival, placé cette année, sous le signe de «Musiqu'elles», Samira dira que «les femmes et les artistes algériennes ont toujours été présentes dans le bien et dans le mal». Et de souligner son enthousiasme «d'accueillir des artistes féminines qui font le bonheur de nos oreilles et qui font notre fierté».Et d'annoncer l'arrivée de la jeune Soumia Chechami, à la guitare électrique qui l'accompagnera sur quelques morceaux.

Un melting pot de sonorités
La particularité de Samira Brahmia est la fusion qui existe au sein de sa musique. Une palette très riche et variée qui vous fait introduire dans un univers empli de diverses inclinaisons lyriques. Ainsi «Fragile» de Sting se terminera par exemple par un «man aman» dans un pur saoul acoustique raï. En s'appropriant le morceau, Samira Brahmia y glisse ses propres codes culturels et nous fait voyager dans un monde qui lui est propre avec en sus une multitude de mouvements colorés dans la voix. Parmi les titres inoubliables de sa carrière, l'on retiendra forcément, l'inégalable morceau «fabuleux destin» qui n'a pas pris une ride et qui sied parfaitement au thème du festival, placé sous le signe du féminin- pluriel. Un très beau morceau qui raconte le tragique destin d'une jeune fille durant la décennie noire... «Un morceau que je dédie à toutes les femmes qui se sont battues pendant cette décennie et à tous les hommes qui ont soutenu, leurs mères, leurs soeurs et leurs filles et je le dédie à mon papa...» (décédé il n' y a pas longtemps, Ndlr). Et d'inviter le public à se lever pour danser sur le fameux titre « Ahmed El jadarmi» dans un superbe cocktail rock, folk et pop! La Méditerranée dans toute sa féérie, était présente ce soir à travers un foisonnement sonore qui respire l'Europe. Cette fois on passera, en effet, par l'Espagne et la danse «bolaria» avant d'entonner «Wahran Wahran» d'Ahmed Wahbi, reprise après par Khaled, saupoudrée cette fois de quelques notes de musique andalouse et de flamenco. De «Awa» Samira Brahmia présentera aussi un morceau complètement réarrangé qui surprendra plus d'un. Un titre qui se déclinera comme une ballade mélancolique qui berce les âmes. Cette chanson est tout simplement «Koum tara» tiré de notre patrimoine andalou algérien. Et d'inviter le public à applaudir très fort cette fois « un talent, une voix, une sensibilité, une ouverture d'esprit et un challenge. J'ai beaucoup de respect pour cet artiste car elle a fait comme moi quand j'ai commencé à chanter en anglais et elle, elle chante beaucoup en portugais. Il s'agit de Hind Boukella».
Et d'entonner toutes les deux «Lidawini ledjrah» avec douceur avant de s'envoler rythmiquement parlant, vers d'autres cimes traversant les mers pour arriver au Brésil notamment grâce à un tempo spécifique dont seul Hind Boukella a le secret grâce à son timbre vocal des plus rares. Une prouesse vocale très maîtrisée qui mérite tout notre respect.. Place cette fois à une très belle bluette qui fait référence «à ceux qui traversent la mer» dans un morceau intitulé «pays de poussières», tout en invitant les gens à avoir «de l'empathie les uns envers les autres, au-delà de toute considération religieuse, d'appartenance, d'ethnie, ce jour-là on s'en sortira un peu plus.» dira Samira. Et de rendre hommage à Idir en invitant une chanteuse des plus remarquables pour interpréter en duo la célèbre «Esendou», mais un autre morceau aussi de Na Chérifa devant une assistance debout complètement conquise. Samira Brahmia rendra aussi dans une nouvelle chanson hommage à Myriam Makeba invitant les gens à élever leurs filles «avec des valeurs», à l'image de cette grande militante sud-africaine.

Raconter des histoires...
À la demande du public Samira Brahmia reviendra à nouveau sur scène pour chanter à l'unissions «Manich mena» et finir la soirée en beauté.« Je défends l'universalité, la tolérance et le partage. Cet album, il vient pour rendre hommage à toutes les femmes qui se battent de par le monde. Il parle des droits de la femme. Il est venu grâce aussi au génie et au talent des musiciens qui m'entourent» dira Samira Brahmia lors du point de presse qui suivra le concert. Elle se félicitera de voir aujourd'hui plein de musiciennes indépendantes qui composent et qui font la fierté de l'Algérie. Samira Brahmia tiendra à préciser qu'elle n'est pas « une chanteuse engagée. Je chante et je raconte juste des histoires de gens qui m'entourent et qui me touchent. La musique nous permet de le faire parfois avec légèreté ou sérieux, mais avec beaucoup d'amour et de subtilité.
L'artiste est témoin de son époque. L'empreinte de l'artiste c'est là ou réside mon engagement. Je veux parfaire mon art. C'est d'offrir à mon public un show de plus en plus performant. Je ne suis pas là pour prendre la place des politiciens. Je rêve que vous soyez heureux». Samira Brahmia tiendra aussi à souligner que le public algérien est son «médicament car c'est lui qui m'a vue grandir et murir. J'espère revenir en Algérie avec plus de maturité et de propositions artistiques».

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours