35es Journées cinématographiques de Carthage
L'Algérie à l'honneur
Le grand cinéaste Saïd Ould Khelifa est président du jury de cet évènement qui voit la participation de 21 pays.
Le 7e art algérien est présent aux 35es Journées cinématographiques de Carthage qu’accueille la capitale tunisienne, du 14 au 21 décembre courant.
L’Algérie est à l’honneur dans cette édition. Le grand cinéaste, Saïd Ould Khelifa, est président du jury de cet évènement qui voit la participation de 21 pays.
Cette édition s’annonce également monumentale avec 217 films sélectionnés parmi 806 inscrits. Lors de cette manifestation, le cinéma algérien s’apprête à marquer une nouvelle étape dans son parcours, en engageant quatre films, répartis entre les catégories des courts et longs-métrages, et qui représentent fièrement l’Algérie, témoignant, du coup, de la vitalité et du renouveau de son industrie cinématographique.
Dans la catégorie des courts-métrages (CM) figurent Sans vous et Après le soleil , respectivement réalisés par Nadjib Fawzi Oulebsir et Rayane Mcirdi. Frantz Fanon et L’Effacement sont, quant à eux, en compétition officielle pour le meilleur long-métrage de fiction (LM). C’est donc le cinéma algérien qui ouvre le bal des projections avec Sans vous qui est le premier inscrit au programme des CM. Il explore avec sensibilité les effets dévastateurs de l’absence de l’autre. Il relate les sentiments humains qu’exaspère l’expérience de l’absence de l’être cher, le tout sur un fond tout à la fois tourmenté et émouvant. Derrière le Soleil plonge le spectateur, via une expérience immersive, dans une réflexion psychologique complexe, où, se mêlent réalisme et fantastique. Ce court- métrage aborde les transformations intérieures d’un individu confronté à des crises existentielles, en jouant sur une esthétique visuelle contrastée entre ombre et lumière. Dans la catégorie des longs- métrages, L’Effacement de Karim Moussaoui offre une expérience cinématographique unique.
Entre symbolisme et suspense, le film interroge les notions de réalité et d’imaginaire, tout en soulevant des questions philosophiques sur l’identité et la mémoire. Frantz Fanon, d’Abdenour Zahzah revient sur la vie et la pensée du célèbre psychiatre et militant anticolonialiste.
Dans un style documentaire, le réalisateur scrute la pensée de Fanon sur l’identité, la liberté et l’oppression, tout en les replaçant dans un contexte contemporain.
Pour cette 35e édition, la Palestine est « au cœur du festival » tel que l’a annoncé le président d’honneur de ces JCC, Farid Boughedir.
« Un hommage spécial sera rendu au réalisateur Hany Abu-Assad, tandis que le cinéma palestinien brillera à travers des projections en plein air sur l’avenue Habib Bourguiba et dans plusieurs salles », a-t-il précisé, tout en faisant valoir que « Fidèle à son identité arabo-africaine, le festival met en avant la créativité et la résilience palestiniennes dans un élan de solidarité culturelle et artistique ». Rappelons qu’en 2023, les autorités tunisiennes avaient annulé la 34e édition des JCC, en solidarité avec le peuple palestinien.
Les œuvres tunisiennes brillent avec 99 inscriptions et une forte présence dans la compétition nationale, qui compte 12 films sur les 56 en lice pour les prix officiels.
Le festival célèbre également le cinéma international avec des sections spéciales : Focus Jordanie et Focus Sénégal proposent respectivement 12 et 14 films, et une mention spéciale pour la Palestine au cœur des JCC qui illumine l’évènement avec 19 projections.
Dès aujourd’hui et jusqu’au 21 de ce mois de décembre, la Tunisie se mue en capitale du cinéma arabo-africain, rassemblant cinéphiles et professionnels pour une célébration inédite de la richesse et de la diversité du 7e art. Nous y reviendrons.