{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Présentation de «El Flouka» au TNA

La triste réalité des harraga

Un couple de migrants sur une barque de fortune, qui refait le monde tout en aspirant à une meilleure vie... Va t-il y arriver?

La salle Mustapha-Kateb du Théâtre National Algérien Mahieddine Bachatarzi a accueilli, samedi soir, sa première représentation théâtrale dans le cadre de la compétition avec la pièce «El Flouka», signée par l'Association «Le cri pour le théâtre» de la wilaya de Skikda et réalisée par Ahmed Aggoune.
Un couple sur une barque se prépare à aller vers une destination inconnue, mû, par un projet ambitieux.
Tenter d'aller en Europe afin d'adopter un bébé ou du moins essayer de trouver une solution plus en avoir un. L'on ne comprendra cette motivation que vers la fin de cette pièce tragico-comique. Mi-aigre, mi-doux, le sujet abordé dans cette pièce intimiste à deux voix, dresse le portait d'un couple qui a échoué à vivre dans son pays et tente ainsi de se racheter une nouvelle, ailleurs comme le pensent tous les migrants ou les harraga.
La pièce connaît de nombreux moments cocasses et d'autres moins drôles.
La salle rit souvent de bon coeur. Les dialogues des plus incongrus, voire potaches, mais aussi les gestes et autres situations largement grotesques des deux comédiens, à savoir Seiffedine Bouha, l'auteur de la pièce et l'excellente Sabrina Kouraichi finiront par séduire le public qui applaudira à tout rompre à la fin de la représentation.

Dure réalité des migrants
«El Flouka» qui dénonce l'inconscience des gens qui partent mourir en mer est une belle leçon de courage et de vie par ce couple qui, se trouvant coincé dans cette petite barque de fortune va refaire le récit de sa vie commune, en se rappelant les bons comme les mauvais moments passés, notamment sa nuit de noces, tout en se projetant vers l'avenir en rêvant à ses futurs projets.
Ainsi, le couple se mettra à incarner divers tableaux qui rappellent avec émotion son flash-back de souvenirs tout comme ses projets d'avenir.
De jolies rêves pleins de promesses qui vont se jouer sous nos yeux sur scène avant que la réalité ne vienne les rattraper, quand ils découvriront en haute mer une boîte contenant une lettre, traduisant les confessions d'un jeune harraga qui raconte les souffrances vécues avec huit autres membres de sa famille en mer, tous décédés et de pleurer sa tendre mère qu'il n'aura pas su lui offrir tout ce dont elle rêvait....
Un moment fort poignant dans la pièce qui viendra casser le rythme, mais de façon majestueuse et passer ainsi du rire aux larmes à travers une scène clé qui rappellera ô combien la harga n'est pas une histoire d'un individu seul, mais son impact est bien plus grand que c,e que l'on croit car elle peut détruire et décimer des familles toutes entières...

Deux comédiens talentueux
Une réalité amère que ces deux brillants comédiens ont su restituer et incarner seulement par la prouesse de la déclamation, la profondeur des regards et le jeu scénique des plus dynamiques, le tout rehaussé par une musique dramatique signée Hassan Laâmamra sur une scénographie des plus épurée, oeuvre de Abderrhamane Zaâboubi. Si la thématique traitée, peut s'avérer galvaudée, il est à saluer toutefois, le travail surtout de la mise en scène et de l'écriture qui a su détourner les écueils de ce genre de sujet, évitant ainsi le piège de la caricature, en l'abordant via le regard d'un couple et non pas d'un jeune migrant.
Un pari réussi donc, celui de traiter le sujet avec maturité tout en évoquant une pléiade d'autres sujets sociopolitiques, tels l'amour, la liberté, les rapports -homme/femme etc.
Une pièce à deux voix qui a su donner la parole à deux figures emblématiques de la société algérienne qui aspirent à se construire et fonder un foyer mais qui n'arrivent pas à s'émanciper correctement et à dépasser la misère dans laquelle elles sont acculées et à laquelle elles sont confrontées au quotidien.
Ainsi, sur leur petite scène à eux, la felouque, ils vont être amenés à se battre, à se disputer, à échanger leurs idées, parfois contradictoires, si ce n'est que pour mieux nous éclairer et éclairer leurs voies...
Parcours éprouvant, mais nécessaire, même si la fin n'en sera pas aussi heureuse que ça, tout en demeurant malgré tout, optimiste et rempli de courage...

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours