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JD Beck et DOMi

Les ovnis supersoniques du jazz nominés aux Grammys

L'un n'a pas encore 20 ans, l'autre à peine plus, mais le duo formé par le batteur américain JD Beck et la claviériste française DOMi a déjà tourneboulé le milieu du jazz par sa dextérité et son style supersonique, au point de taper dans l'oeil d'Herbie Hancock ou Bruno Mars et de rafler plusieurs nominations aux Grammy Awards. Regarder jouer JD Beck et DOMi, c'est accepter d'être dépassé par leur rapidité d'exécution, qui affole l'oeil autant que l'oreille. Parmi leurs morceaux de bravoure visibles en ligne, des versions fulgurantes de «My Favorite Things» ou «Giant Steps», deux titres de John Coltrane très complexes à jouer.
«La vitesse est une ressource technique qui nous permet, nous compositeurs et musiciens, de créer une sensation, d'amener une émotion», explique le duo, qui a voulu répondre d'une même voix, par écrit, aux questions de l'AFP. Mais «tempo et vitesse ne sont qu'un élément de la palette d'un compositeur», nuancent-ils, et leur musique est reconnue comme bien autre chose qu'un brillant exercice de virtuosité.
Elle est le fruit de la rencontre entre deux surdoués. D'un côté, JD Beck (19 ans), qui a commencé à fréquenter les clubs de Dallas à 11 ans. De l'autre Domitille Degalle (23 ans), alias DOMi, originaire de Nancy et entrée au prestigieux Berklee College of Music de Boston à 16 ans seulement. Leur travail est l'expression commune de deux instruments, plus qu'un dialogue. «Ce que nous préférons, c'est montrer à l'Autre quelque chose de nouveau, pour se surprendre», disent-ils. «On est perpétuellement dans la recherche de l'innovation.»
Ils font partie d'une génération nourrie à YouTube et aux plates-formes de streaming, qui constituent un champ d'exploration musicale sans limites. Dans la forêt des styles musicaux, «le jazz a toujours été notre plus importante influence, parce qu'il est basé sur l'improvisation, qui est la plus grande forme de liberté pour un musicien», confie le duo.
«Pas de concept»
L'empreinte du jazz est évidente dans leur premier album, «Not Tight», publié en juillet par le label référence Blue Note, mais l'ensemble dépasse les canons du genre, baigné de hip-hop et résolument expérimental. L'album demeure accessible, sans les longues digressions solo du jazz moderne, confirmant la volonté des deux compositeurs et interprètes de s'adresser au plus grand nombre, malgré une musique exigeante. À l'instar du bassiste Thundercat, l'une de leurs grandes références, qui a participé à leur album, ou du chanteur et batteur Anderson.Paak, qu'ils considèrent comme leur mentor, leur musique est colorée, spontanée et joyeuse. Elle a séduit leurs pairs, qui les ont nommés dans deux catégories, dont celle de révélation de l'année, aux Grammy Awards prévus dimanche.
Que signifierait pour eux une victoire? «Que quelqu'un a clairement voté pour nous par erreur», ironisent-ils. «Nous ne savons jamais quelle émotion va susciter (notre musique), mais tant que c'est une sensation forte, ça nous va», expliquent JD Beck et DOMi. «Pour nous, il n'y a rien de pire qu'une oeuvre d'art ennuyeuse qui ne réveille rien dans le coeur ou l'esprit de quelqu'un.» Cette musique originale a tapé dans l'oreille d'Anderson.Paak, dont le label Apeshit a produit «Not Tight» en partenariat avec Blue Note. Le batteur et chanteur a été primé dans deux des quatre catégories majeures lors de l'édition 2022 des Grammys avec Bruno Mars pour le projet rétro Silk Sonic, auquel ont participé JD Beck et DOMi.
De Snoop Dogg (présent sur l'album) à Ariana Grande, ils sont nombreux à avoir mêlé leur voix ou leur instrument au bouillonnement créatif du duo, ouvert aux collaborations sans pour autant renier quoi que ce soit de son ADN. «Je ne pense pas qu'ils changeront leur son pour le rendre plus facile à écouter», assure le percussionniste Nate Werth, qui a joué avec eux plusieurs fois. «Ce sont de purs artistes. Faire quelque chose comme ça les barberait.»
«Ils sont dans l'expression brute, la joie, l'allégresse», dit-il. «Ils sont dans l'instant, ce qui est partie intégrante de cette génération.» «Nous essayons de reproduire ce qu'il y a dans nos têtes», expliquent les deux jeunes gens facétieux, amateurs d'humour décalé. «Il n'y a pas de concept ou d'intention.»

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