{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Exportations hors hydrocarbures

Les raisons d’un succès annoncé

La barre des 20 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures dans les deux ans n’est absolument pas un rêve impossible, bien au contraire.

Les exportations hors hydrocarbures ont rapporté 6,7 milliards de dollars en 2022. Ce chiffre consolidé est très proche de l'objectif fixé par le président de la République à 7 milliards de dollars. Dans les deux ans à venir, la barre des 20 milliards de dollars peut objectivement être atteinte. La dynamique enclenchée par une volonté politique affirmée en 2020 a produit son effet avec, faut-il le souligner, les outils juridiques et l'environnement d'affaires hérités de la gestion antérieure à l'élection présidentielle de décembre 2019. Les plusieurs «coups de pied dans la fourmilière» donnés par le président de la République ont donc abouti à une situation qu'on pensait irréalisable, il y a quelques années. Faire passer les importations d'une valeur de 60 milliards de dollars à 30 milliards de dollars en l'espace d'un seul exercice et porter les exportations hors hydrocarbures de 2 à 5 milliards de dollars dans le même laps de temps, n'était pas concevable pour un observateur de la scène économique nationale.
Assez limitée au départ, en raison d'un cadre juridique favorisant l'importation plus que l'exportation, la percée enregistrée en 2020, 2021 et 2022 a néanmoins permis de faire émerger le nouveau paradigme de l'économie nationale. La législation qui a suivi, ces deux derniers mois, augure d'un saut significatif du commerce extérieur dans son volet export. En effet, que ce soit la nouvelle loi sur les investissements, la loi de finances 2023 ou encore la loi sur la monnaie et le crédit, tout cet arsenal législatif est de nature à booster les exportations hors hydrocarbures. Cette démarche juridique est appuyée par des mesures concrètes de la sphère financière, à travers l'ouverture de succursales de banque algérienne en Afrique et en France. Les transactions commerciales entre les fournisseurs algériens et leurs clients africains transiteront désormais par le circuit bancaire national, ce qui rassure les exportateurs et apporte la garantie du rapatriement de la devise étrangère.
Ce nouveau dispositif n'est qu'à ses premiers balbutiements, mais l'on s'attend à sa progression très rapide, en ce sens que les 1 400 exportateurs que compte le pays en useront, ce qui va démultiplier les opérations d'export et, partant, hausser considérablement la valeur globale des exportations. L'objectif de 10 milliards de dollars annoncé par le chef de l'État pour l'année en cours s'en trouve plus que réaliste et même en deçà des capacités des opérateurs nationaux qui bénéficient d'ores et déjà de très importants avantages comparatifs, en matière du coût de l'énergie, de la valeur de la monnaie nationale et de la compétence de la main- d'oeuvre locale. Les économistes qui s'attendent à un boom des investissements directs étrangers en Algérie, dans les tout prochains mois, relèvent que la majorité des entreprises qui s'implanteront en Algérie penseront prioritairement à l'échelle régionale, arabe et africain. La Zone arabe de libre-échange et la Zone africaine de libre-échange, permettent à l'Algérie d'exporter vers le Moyen-Orient et l'Afrique. Le déploiement des entreprises algériennes en direction de la Mauritanie, du Niger, du Mali, de la Libye et de la Tunisie est suivi avec attention par leurs homologues occidentales. Ces dernières savent que la Mauritanie importe pour plus de 400 millions de dollars de médicaments sur un montant global à l'import de l'ordre de 4 milliards de dollars. Le Mali et le Niger ne sont pas loin de ces chiffres. La Tunisie et la Libye présentent de meilleures opportunités. Il est possible pour l'économie algérienne de réaliser des chiffres au-delà des deux à trois milliards de dollars dans son seul voisinage, estiment des experts du commerce international. Cette estimation est tout à fait réalisable dans les deux ans, notent-ils. Plus bas, vers le Sénégal, la Côte d'Ivoire et d'autres pays de l'Afrique de l'Ouest, le challenge est à portée de main. Vers l'Afrique de l'Est également, où l'Éthiopie est un pays-relais que les exportateurs algériens commencent à bien connaître. En direction des pays du Moyen-Orient la preuve est déjà faite de l'intérêt qu'a l'Algérie de conforter sa position d'exportateur dans ces contrées.
Les multiples Salons qu'organisent les différentes filières agricoles et industrielles à l'extérieur du pays apportent un rendu très intéressant. Pour peu que la dynamique se renforce et que les producteurs nationaux élargissent leurs horizons, l'Algérie peut en un laps de temps très court monter dans les chaînes de valeurs dans de très nombreuses filières, réussir d'intéressantes intégrations, développer la recherche et développement et passer à l'assaut du marché mondial. La barre des 20 milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures dans les deux ans n'est absolument pas un rêve impossible. Bien au contraire, c'est à portée de main.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours