Un filon qui a le vent en poupe

La finance islamique a le vent en poupe. En effet, la Banque Extérieure d'Algérie vient de faire part d'un bilan sur les réalisations et les bénéfices engrangés dans le cadre de la finance islamique. 21 milliards de dinars algériens, correspondant à la valeur des dépôts bancaires provenant de la finance islamique, ont été collectés au sein de la Banque Extériieure d'Algérie BEA, annonce cette dernière. Cette valeur financière qui a été engrangée, en l'espace d'une année et demie, représente les dépôts des particuliers, des institutionnels et des professionnels dans le cadre de la banque islamique, notent des responsables de la BEA. Lancée à la fin du mois de décembre 2021, la section islamique de la banque extérieure d'Algérie à réussi en un temps record, à séduire plus de 12 400 clients, moyennant dix produits bancaires conformes à la loi islamique, prodigués par une soixantaine de guichets bancaires islamiques répartis à travers le territoire national. La banque publique qui, forte de cette performance, entend généraliser cette section de la finance bancaire, à travers l'implantation de nouveaux guichets islamiques, présente plusieurs produits attractifs et alléchants. Il s'agit des produits de la finance islamique, comme le compte de dépôt, le compte d'épargne, le compte courant, le compte d'investissement islamique absolu, la Mourabaha immobilière, la Mourabaha d'équipement, la Mourabaha automobile, la location de matériel et d'engins mobiles, la Mourabaha de marchandises et Salam financement. Autant de produits de la finance islamique qui semblent séduire de plus en plus de clientèles et courtiser les plus réticents parmi les épargnants. Confortée dans cette perspective, d'autres produits de la finance islamique devront être développés et introduits par les banques publiques, dans le cadre d'un plan de développement annoncé. Cela est d'autant plus important que la perspective des ventes de voitures par facilités bancaires arrivent, bientôt, sur le marché national. Depuis ces dernières années, les banques publiques ont fini par comprendre l'importance de rejoindre les banques étrangères et privées en procédant à la généralisation des guichets de la finance islamique. Un filon porteur qui a réussi à totaliser un montant global de près de 500 milliards de DA, au titre des dépôts au niveau des banques publiques et privées et ce, depuis le lancement des produits de la finance islamique en 2020 jusqu'à août 2022, selon des informations fournies par la Banque centrale. Un filon qui a également boosté le développement de la performance des banques publiques nationales, à travers des acquis palpables et juteux. Idem pour la valeur des financements évaluée à quelque 400 milliards de DA au niveau de l'ensemble des banques et établissements financiers activant en Algérie et cela de 2020 jusqu'à août 2022. Ce chiffre concerne 11 établissements bancaires et financiers qui ont obtenu l'autorisation de commercialiser les produits de la finance islamique depuis avril 2020. À fin août 2022, ils étaient pas moins de 469 guichets dédiés à la finance islamique, implantés à travers le territoire national, avec à l'appui 600.000 comptes bancaires.
La finance islamique représente, en fait, une industrie réelle en perspective qui promet une prospérité financière et bancaire reluisante en Algérie. Parallèlement à cette intensification des transactions et des performances, les experts et les opérateurs bancaires épient de très près la promulgation de la future loi sur la monnaie et le crédit, qui doit consacrer plus d'un chapitre à la finance islamique. Dans ce cadre, le secteur des finances a été mandaté pour la mise en place, courant 2023, d'un cadre juridique et réglementaire régissant le marché des Sukuk ou obligations islamiques, visant à consolider la propulsion d'une réelle industrie financière islamique en Algérie. En tout état de cause, la progression fulgurante de la finance islamique constitue un vecteur important dans l'absorption de la masse financière du marché parallèle et une issue favorable pour la problématique de l'épargne.