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Bouteflika : Un demi-siècle d’histoire

Omniprésent dans la vie politique algérienne durant des décennies, le président défunt Abdelaziz Bouteflika est devenu invisible au lendemain de l'accident vasculaire cérébral (AVC) qui l'a handicapé, en 2013. Il sera suppléé par son frère, jusqu'à l'avènement de la contestation populaire du Hirak contre le 5ème mandat. Contraint à la démission, il est apparu, pour la dernière fois, à la télévision pour annoncer qu'il jetait l'éponge et, depuis le 12 décembre 2019, date à laquelle son bulletin de vote à la Présidentielle fut déposé par un autre de ses frères, on n'entendra plus parler de lui.
Et pourtant! Si plus de la moitié des Algériennes et des Algériens n'ont de Bouteflika que l'image affligeante d'un vieillard grabataire, manifestement incapable de diriger le pays, d'autres, moins nombreux mais témoins d'une période faste, ont en mémoire le jeune et brillant ministre des Affaires étrangères d'une Algérie révolutionnaire, donnée en exemple sur tous les continents. De 1963 à 1977, Bouteflika a sillonné les capitales du monde entier, devenant, par son talent d'orateur et d'avocat des causes justes en Afrique, en Amérique latine, en Asie et même en Europe, l'un des personnages les plus en vue de la scène internationale. Quand il prend les commandes du pays, en 1999, vingt ans après la mort du président Boumediene dont il se voulait le successeur légitime, il commencera par jeter les bases d'une réconciliation nationale, incontournable pour sortir de la décennie noire et relancer la politique de développement. La traversée du désert qu'il aimait ressasser, à la moindre occasion, lui aura laissé quelque amertume mais, au bout du compte, il a réussi son pari, avec un règne de près de 20 ans, à la tête de l'Etat algérien. Règne durant lequel il y eut des réalisations incontestables comme l'autoroute Est-Ouest, les logements par centaines de milliers, les formules de financement des projets à l'adresse d'une jeunesse avide de réussite. Au plan international, il restitue à l'Algérie sa dimension de locomotive des combats de l'Afrique contre le sous-développement et le néo-colonialisme, dont le plus bel exemple concerne le NEPAD.
«A l'heure du bilan, les sourires sont graves», disait Malek Haddad. Celui du parcours hors normes de Bouteflika portera les stigmates d'une ambition dévoyée par le fait d'un AVC que personne n'a vu venir. Son entourage proche a pris les devants et a causé des dommages qui portent un lourd préjudice à l'image de marque du président défunt. Il faudra du temps, beaucoup de temps, pour que les griefs du cinquième mandat soient effacés et que seule l'histoire aura droit de cité.

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