{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Bras de fer libyen

Comme en d'autres domaines, le conflit en Ukraine ne manque pas d'avoir un impact sur la crise en Libye où la situation demeure à l'identique depuis l'annulation des élections générales programmées un
24 décembre 2021, malgré des tensions et parfois même des affrontements entre milices rivales soutenant l'un et l'autre camp qui se disputent le pouvoir. Certes meurtriers - les dernières escarmouches ont causé la mort de 35 personnes et plus de 150 blessés -, les combats viennent confirmer le fait qu'il n'existe pas de solution militaire malgré le soutien dont se prévalent Benghazi et Tobrouk, d'un côté, et Tripoli, de l'autre. Lorsque le maréchal Khalifa Haftar, encouragé par le soutien sonnant et trébuchant de l'ancien président américain Donald Trump, avait lancé une offensive pour s'emparer de la capitale, il s'était heurté à une résistance farouche puis à un revers cuisant malgré l'appui de l'Égypte et des Émirats à sa folle équipée. En effet, la Turquie qui parraine les puissantes milices de Misrata et Zintan a volé à la rescousse des forces de la Tripolitaine, ramenant les enjeux à la case départ. Or, l'opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine a quelque peu bouleversé l'échiquier libyen, avec un rapprochement, aussi spectaculaire qu'inattendu, entre la Turquie et le tandem égypto-émirati, d'une part, et entre certaines puissances étrangères aux intérêts contradictoires, d'autre part. Ce virage est à la base de la propulsion de Fathi Bachagha comme Premier ministre par le Parlement que préside Aguila Saleh et dont se sert, plus ou moins ouvertement, Khalifa Haftar dans sa course au trône libyen. Son rival, apparu dans le cadre de la médiation onusienne et du Forum de dialogue inter libyen de 2021, Abdelhamid Dbeibah, écarte toute fin de mission et conditionne son retrait par la tenue des élections, sachant que celles-ci restent impossibles en l'absence du cadre constitutionnel et d'une loi électorale consensuelle. À ceci s'ajoute l'incontournable rôle des puissances intéressées, dans et hors de la stratégie de la communauté internationale que définit en principe le Conseil de sécurité de l'ONU. Quant à la démarche qui privilégie une solution par et pour les Libyens et eux seuls, elle se heurte à un problème de taille, celui d'une confiance égarée au fil d'une décennie de crises et de heurts meurtriers, de sorte que le sang versé constitue un lourd handicap pour les principaux belligérants. Cela étant, peut-être que le prochain Sommet arabe d'Alger scellera l'opportunité de retrouvailles sincères entre les deux camps, dans un contexte de grands défis internationaux et régionaux qui voit la Russie et la Chine, d'une part, les Etats-Unis et leurs alliés, d'autre part, jouer leur va-tout face aux pays arabes et africains à peine conscients de leurs atouts.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours