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Crises et réconciliations

On dit souvent des relations entre l'Algérie et la France qu'elles sont aussi tumultueuses que celle d'un couple, tantôt au bord de la crise de nerfs et tantôt traversant une mer de félicité. Au-delà de l'image d'Epinal, la réalité est autre. Les contentieux sont lourds et multiples et concernent, surtout, les questions mémorielles. Quand s'y ajoutent, de temps à autre, des dérapages politico-diplomatiques, il y a de l'eau dans le gaz et nombreux sont ceux qui découvrent les ingrédients d'un divorce irrémédiable. Début octobre 2021, le président français Emmanuel Macron avait affirmé, de manière surprenante, que l'Algérie s'est «construite, après l'indépendance, sur une rente mémorielle entretenue par le système politico-militaire». La riposte n'a pas tardé et ce fut encore le gel, après ce coup de grisou dont Macron est, assurément, coutumier. Candidat à la présidentiell,e en février 2017, il assurait, depuis Alger, que la colonisation est «un crime contre l'humanité...Ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant aussi nos excuses à l'égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes». Puis en décembre, élu président, il s'engage en Algérie à restituer les crânes des martyrs algériens tués au XIXe siècle par l'armée française. Plaidant pour une transcendance de l'histoire, il exhorte à ne plus rester «otage du passé» et se veut l'artisan effectif de la réconciliation. Mais, avec la parution du rapport de Benjamin Stora, Macron virevolte, une fois de plus, excluant toute «repentance» et «excuses». Ce qui ne l'empêche pas, en septembre 2021, de demander «pardon» aux...harkis avant de reconnaître, un mois plus tard que «les crimes commis le 17 octobre 1961, sous l'autorité de Maurice Papon, sont inexcusables pour la République». Soyons réalistes. De tous les chefs d'Etat français qui se sont succédé, Emmanuel Macron est bien celui qui a bousculé des réticences et des non-dits alors qu'il est confronté, comme ses prédécesseurs, à la puissante obstruction des forces, occultes ou avouées, de la haine et de la nostalgérie. Rien que pour cela, on doit considérer que nos relations ont beaucoup progressé dans le bon sens et dans l'intérêt commun des deux peuples, au cours des dernières années. Ce n'est donc pas rien si Macron persiste et signe, dans sa volonté de réussir «la réconciliation des mémoires», passant outre les dossiers qui fâchent, et assurant, urbi et orbi, que seule importe la recherche de «la vérité» et de «la reconnaissance» bien plus que la «repentance». En ces temps difficiles pour notre communauté en France, il importe donc de tourner cette page, comme le furent toutes les pages précédentes.

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