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Jeu de billes planétaire

Malgré des critiques acérées et de sombres prévisions occidentales, le sommet Russie-Chine a bien confirmé l'avènement d'un front commun contre l'hégémonisme des Etats-Unis et de l'Occident. La visite en grande pompe de Xi Jinping a, sans doute, mis du baume au coeur de Vladimir Poutine, tant elle constitue, pour l'un et l'autre, une victoire diplomatique importante, au moment où les sanctions pleuvent contre la Russie et où les tensions ne cessent de croître autour de la Chine. Les extrapolations sur ce qu'ont pu se dire les deux chefs d'État et ce dont ils ont convenu vont bon train, certains commentateurs ayant cru déceler des «réticences» chez Xi Jinping pour l'achat de grandes quantités de gaz russe. Comme si les enjeux se limitaient à cette seule question alors que les objectifs des deux pays visent à tourner la page d'un monde entièrement dominé par l'Occident, avec un deux poids, deux mesures et une approche exclusive des droits de l'homme. Pragmatique, Xi Jinping a parié sur un partenariat économique renforcé, la Chine ayant besoin de garantir ses approvisionnements énergétiques pour le long terme. Pékin a, d'ailleurs, pris soin de diversifier ses sources, concluant des accords substantiels avec l'Iran et l'Arabie saoudite qu'il est parvenu, de surcroît, à réconcilier. En s'aventurant sur le terrain diplomatique, Xi Jinping conforte son image de faiseur de paix. La Chine a besoin de la Russie, tout comme la Russie a besoin de la Chine et les deux puissances cherchent, dans le cadre des BRICS, à se débarrasser du poids séculaire du dollar, principale force de frappe des Etats-Unis dans l'arène mondiale. Il faudra pour cela du temps mais le processus est engagé et c'est le secteur des hydrocarbures qui va révéler si, oui ou non, le règne de la monnaie américaine va, effectivement, prendre fin. Durant la conférence de presse commune, Poutine a bien confirmé l'accord sur le gigantesque projet de gazoduc Force de Sibérie 2, qui permettra de fournir 50 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires par an à la Chine. Et Xi Jinping ne s'est nullement dérobé, à ce sujet, contrairement aux supputations occidentales. Un pas a donc été accompli à Moscou. Poutine et Xi ont conclu une alliance tactique, sans dimension militaire particulière, du moins pour l'instant car Pékin a grandement besoin des marchés occidentaux. Leur but est d'atteindre des objectifs stratégiques malgré les sanctions des Etats-Unis qui font tout pour les en empêcher. L'histoire dira si le conflit par procuration en Ukraine ne laissera pas place, dans un proche avenir, à un autre conflit dans le détroit de Taiwan et la péninsule coréenne où Washington tente le tout pour le tout, afin de maintenir sa domination. 

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