L’ultime combat
Le PIB de l'Algérie à fin 2022 est estimé à 233 milliards de dollars. L'excédent commercial a atteint les 26 milliards de dollars à la même date. Sur les huit premiers mois de l'année en cours, l'économie du pays n'a pas stagné. Malgré une bureaucratie, encore nuisible, des unités de production naissent aux quatre coins du pays. Les chiffres de l'Agence algérienne pour la promotion des investissements annonce des milliers de projets nationaux et des centaines d'autres en partenariat avec des entreprises étrangères, actuellement en phase de démarrage. Des investissements colossaux, en milliards de dollars, viennent conforter l'idée selon laquelle, les choses ont bel et bien changé en Algérie et les lignes bougent.
Il reste que tous ces indices qui promettent une progression significative du PIB en 2023 demeurent encore en deçà des capacités d'une économie regroupant tous les éléments de l'émergence. De l'énergie à profusion et à bas prix, une ressource humaine bien formée, apte à se spécialiser à travers un tissu d'établissements de formation professionnelle on ne peut plus dense, un bon réservoir de cadres universitaires dont l'aptitude à emmagasiner des données pointues n'a rien à envier à ce qui se fait de mieux de par le monde et enfin, un domaine minier exceptionnellement riche, à même de garantir une montée dans l'échelle des valeurs de n'importe quelle industrie. Des atouts plus qu'appréciables.
Ce tableau, aussi «magnifique» qu'il puisse paraître, est la réalité palpable du pays. Tous les partenaires étrangers attestent d'une convergence de tous les facteurs d'un développement économique accéléré de l'économie algérienne. Il n'y a aucune raison qui empêcherait le pays de réaliser les fameux deux chiffres de croissance annuelle qui ont fait émerger la Chine, la Corée du Sud, l'Inde et d'autres pays, à peine développés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
L'explication idéologique ne tient pas la route, puisque ces succès ont été enregistrés autant dans le camp socialiste que dans celui libéral. S'il faut trouver un point commun aux success-story des XXe et XXIe siècle, ce serait des victoires contre le monstre bureaucratique. Et c'est exactement l'ultime combat que l'Algérie devra mener pour atteindre son objectif. Il est vrai qu'il ne faut pas espérer régler tous les problèmes du jour au lendemain, mais en ce monde mouvant où la tectonique des plaques peut nous rapprocher ou nous éloigner du but, la survie du pays tient à sa capacité d'adaptation au nouvel ordre économique mondial où les bureaucrates ne commandent pas.