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Le vent des Brics

Les tensions qui montent aux abords de Taiwan et la volonté du Japon de disposer de forces de frappes pour assurer sa propre sécurité, rejoignant par-là même l'Allemagne déterminée à investir dans le domaine de la défense, montrent à quel point le monde est, réellement, tributaire d'un risque de dérapage majeur. Tandis que les Etats-Unis et leurs alliés en Europe et en Asie multiplient les signaux d'alerte, notamment à destination de Pékin et de Pyongyang, l'Afrique du Sud, la Russie et la Chine vont mener, du 17 au 24 février prochain, d'importants exercices navals au large de l'Afrique australe. Remaque du premier exercice, en 2019, dans le cap de Bonne-Espérance, cette opération s'inscrit dans la large vision stratégique qui préside à l'émergence d'un nouveau monde multipolaire face au leadership américain, en Afrique et partout ailleurs. Après avoir testé les capacités communes de leur armée en mer de Chine orientale, entre les 21 et 27 décembre dernier, Moscou et Pékin semblent plus résolus que jamais à «contrer les menaces maritimes et défendre la paix et la stabilité régionales», rejoints en cela par le Venezuela qui vient de proposer aux pays latino-américains la création d'une alliance politique avec ces deux superpuissances. Cette dynamique est d'autant plus significative qu'il s'agit de trois des cinq pays membres des BRICS dont l'objectif est de défendre la souveraineté politique des Etats face aux mesures hégémoniques occidentales. Sans être, a priori, une coalition anti-occidentale et sans porter la charge en faveur d'un nouvel ordre international, les BRICS vont, néanmoins, à l'encontre des «vertus» libérales que dictent les puissances occidentales. Lors du XIVe sommet des BRICS, en juin 2022, le président Xi Jinping avait été limpide en indiquant que «certains pays cherchent à élargir les alliances militaires pour s'assurer la sécurité absolue, créer la confrontation des blocs en forçant les autres pays à prendre parti et prétendre à la suprématie, au détriment de leurs droits et intérêts. Si nous laissons ces tendances dangereuses se poursuivre, le monde pâtira de plus de turbulences et d'insécurité». Il va de soi que la position stratégique de l'Afrique du Sud constitue pour ses partenaires un argument de taille et son poids continental doit permettre aux BRICS de faire pendant au G7, en ces temps d'incertitude au Moyen-Orient où le canal de Suez et le golfe arabo-persique sont des voies maritimes de plus en plus vulnérables. Outre cela, son statut de leader régional conséquent permet à l'Afrique du Sud de prendre de nouvelles marques, ayant jusqu'ici dépendue de l'armement et des stratégies militaires de l'OTAN.

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