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Turpitudes marocaines

Tant qu'il était coincé dans ses volutes de kif et tant qu'il jouait bien son rôle de premier fournisseur mondial de drogue, le Maroc ne dérangeait pas outre mesure les intérêts des Occidentaux. L'Europe fermait les yeux sur les dépassements et les visées expansionnistes du Maroc, car elle y trouvait son compte. C' est dans ce royaume d'en bas que se prélasse l'Occident d'en haut. Les hommes politiques, de droite comme de gauche, les intellectuels de tous bords, les patrons, sans parler des vedettes du show-biz, des ambassadeurs et des vedettes de la télévision et du gratin touristique, se re- trouvent chez eux au Maroc du tajine et de la chair fraîche. Le Maroc était bien dans son rôle. Mais une fois sorti de son champ de pavot, le royaume est réduit à la dimension de l'encave espagnole de Melilla. Pour la première fois qu'il s'est essayé à la politique internationale, il collectionne les déconvenues. Les problèmes arrivent en escadrille sur un Royaume aux abois. Le dernier coup de massue sur la tête du Makhzen a été cette réaction de l'ONU après celle de l'UA et de l'UE. Le porte-parole du SG de l'ONU, Stéphane Dujarric, a «vivement déploré» le drame migratoire survenu vendredi au poste-frontière de Melilla lorsque 23 migrants d'origine africaine ont été brutalement tués par la police marocaine, qui les a empêchés d'entrer dans l'enclave espagnole, le qualifiant de «tragique». C'est une escadrille de problèmes insolubles qui s'abattent sur le Maroc et le Makhzen ne sait plus où donner de la tête. Alors qu'il n'a pas encore soldé son lourd dossier d'espionnage de pays tiers avec le logiciel israélien Pegasus, et sachant qu'il traîne, comme un boulet, son statut de pays colonisateur, voilà qu'il exhibe ses mains tachées de sang des migrants subsahariens. Que faire? N'ayant pas le courage d'assumer leurs propres turpitudes, les autorités marocaines vont à la recherche de boucs émissaires pour se dédouaner de leurs responsabilités. Mais trop tard: l'UA, l'UE et l'ONU ont vu et condamné le carnage commis par la police marocaine. Les organisations internationales spécialisées dans la gestion des flux migratoires, attestent que la majorité des migrants subsahariens qui se trouvent au Maroc ont rejoint ce pays par les voies légales.

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