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Un échec «made in Bladi»

Dès les premières secousses qui ont ébranlé l'ancien régime, le secteur automobile accusait déjà de sérieuses fissures avant de s'écrouler définitivement comme un château de cartes. En 2012, il pleuvait des milliards de dollars avec un pétrole qui frôlait les 120 dollars le baril! L'Algérie est riche et pour donner l'illusion d'un bonheur, le gouvernement fait importer des kiwis, des carottes râpées et même des chewing gum de Turquie pour faire patienter les citoyens. C'était la frénésie des dépenses et le secteur automobile connut une incroyable explosion. Les quarante concessionnaires présents sur le marché ont, plus exactement, importé 543.423 véhicules et la facture fait rêver aujourd'hui: près de 7 milliards de dollars! Il fallait arrêter cette gabegie. Dans un bref sursaut, le gouvernement s'affranchit de ses propres blocages bureaucratiques pour se lancer, à la faveur d'un partenariat avec Renault, dans l'industrie automobile. Cette fiévreuse agitation industrielle doublée de précipitation, débouche en 2014, sur la construction de la première usine de production de voitures, à Oued Tlélat près d'Oran. La filière automobile est présentée comme une priorité et le gouvernement y trouvait une aubaine pour réduire une facture d'importations trop onéreuse. Le résultat a été l'exact contraire des objectifs du départ. Au lieu de réduire la facture, on a aggravé l'addition par «Semi Knocked Down» (SKD), qui consiste à importer un véhicule en kit prémonté, simplement riveté ou boulonné sur place. Un mode opératoire qui a ouvert la voie à des importations «déguisées», des transferts illicites d'argent à l'étranger ou des surfacturations pour gonfler les prix de revient des véhicules «montés». Ainsi en voulant éviter un problème on s'est retrouvé face au pire. C'est ce qu'on appelle tomber de Charybde en Scylla. On a produit un vrai échec «made in Bladi». Le fiasco a été total avec des usines fermées, des milliers d'emplois perdus et des patrons emprisonnés. Censé devenir le fleuron industriel de l'Algérie, l'élan a été brisé et l'embryon étouffé dans l'oeuf. Si aujourd'hui on remet tout à plat pour repartir sur des bases solides, le faux démarrage de l'industrie automobile nous interpelle sur nos échecs nationaux Bien sûr, il y a des raisons qui expliquent cet échec. Les spécialistes diront que ce ratage est dû à l'absence d'un véritable marché de la sous-traitance, capable de fournir les usines en pièces fabriquées en Algérie. Mais à l'origine, il y a un problème fondamental. C'est que nous n' apprenons pas de nos échecs au point où nous les répétons continuellement. Quelles leçons avons-nous tiré du scandale Khalifa?

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