Une question de survie
L’Algérie est plus que décidée à entrer dans l’ère de l’après-pétrole avec un maximum d’atouts. Les récentes annonces avec l’américain ExxonMobil, le chinois Sinopec ou encore le sud-coréen JP Energy Global, ne doivent pas tromper l’opinion nationale sur la volonté claire de l’Algérie de développer les énergies renouvelables. Les centrales solaires de 3000 MGW, en cours de construction, le grand projet de connexion électrique Algérie-Europe et le mégachantier de l’hydrogène vert, témoignent d’une forte détermination algérienne à ne pas rater le train des énergies renouvelables. Le milliard de dollars, dédié par Sonatrach au développement de cette forme d’énergie sur ses installations gazières et pétrolières, met clairement en évidence la stratégie suivie par l’Algérie. Les découvertes potentiellement prometteuses de gaz Offshore au large de Mostaganem et de Skikda n’ont, en rien, influé sur la vision adoptée par l’État et mise en œuvre, ces dernières années. Cette posture est réaliste et prend en considération des échéances scientifiquement établies, annonçant une raréfaction des énergies fossiles à plus ou moins moyenne échéance. Il serait suicidaire pour un pays comme le nôtre de fermer les yeux sur une réalité aussi évidente, celle qui donne, à terme, la fin de l’or noir. Toutes les études, même les plus optimistes, prévoient le tarissement des puits de pétrole et de gaz au plus tard vers la fin du XXIe siècle. L’Algérie aura eu un petit siècle pour se préparer à cette échéance en construisant une nouvelle industrie énergétique basée sur le nucléaire et le solaire.
Lorsqu’on sait les conditions dans lesquelles le pays a accédé à son indépendance, on mesure la grande difficulté de la tâche. Dans ce petit siècle, l’Algérie est appelée à acquérir une technologie encore balbutiante au niveau international, la développer jusqu’à trouver des applications sur le terrain sans que cela ne soit trop onéreux, exécuter lesdites applications à l’échelle nationale et garantir l’accès à toute la population à la nouvelle énergie. Cela peut paraître illusoire de réaliser pareille prouesse, mais il est clair que c’est la seule chose à faire pour ne pas finir dans les poubelles de l’Histoire. Ces dernières années, l’Algérie a lancé le processus, fait quelques pas dans la bonne direction. Dans quelques années, le pays aura diversifié son mix énergétique au même temps que son économie. Cela ne sera sans doute pas facile, mais il y va de la survie du pays.