Afrique: la Zlecaf pourrait accroître les revenus régionaux de 9% d'ici 2035
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) pourrait apporter des avantages économiques et sociaux importants pour le continent, en permettant notamment d’augmenter les revenus régionaux de 9% d'ici 2035, selon un nouveau rapport de la Banque mondiale (BM).
"Une fois entièrement mis en œuvre pour harmoniser les règles d’investissement et de concurrence, l’accord commercial pourrait accroître les revenus régionaux de 9%, soit 571 milliards de dollars d'ici 2035", rapporte la BM sur son site web, citant le rapport qu'elle a réalisé en partenariat avec le Secrétariat de la ZLECAf, publié en fin de la semaine écoulée.
L'accord permettrait également de "créer 18 millions de nouveaux emplois, 2,5% des travailleurs du continent se dirigeant vers de nouvelles industries. Ce qui permettrait à terme de porter à 50 millions le nombre de personnes sortant de l’extrême pauvreté", souligne d'autre part le document.
La mise en œuvre de l’accord commercial entraînerait aussi des avantages salariaux plus importants pour les femmes et les travailleurs qualifiés.
"Les salaires des femmes devraient être supérieurs de 11,2% en 2035 par rapport au niveau de salaires en l'absence de l’accord, dépassant la croissance de 9,8% des salaires des hommes", avance l'Institution financière mondiale.
Le rapport, intitulé "Making the Most of the African Continental Free Trade Area", élargit le travail effectué en 2020, lorsque la Banque mondiale avait pour la première fois évalué le potentiel économique de la Zlecaf.
Dans le cadre de sa première phase, qui est entrée en vigueur en janvier 2021, la ZLECAf éliminera progressivement les droits de douane sur 90% des marchandises et réduira les obstacles au commerce des services.
Le nouveau rapport examine les effets d’un marché commercial plus vaste sur la capacité du continent à attirer les investissements des pays africains que de l’extérieur, et l’impact économique qui en résulte.
Le rapport examine deux scénarios afin d’évaluer les avantages pour un marché de plus de 1,3 milliard de personnes avec un PIB combiné de 3,4 trillions de dollars.
Les principales conclusions indiquent que la ZLECAf a le potentiel d’encourager les investissements directs étrangers nécessaires pour que l’Afrique se diversifie dans de nouvelles industries, telles que l’agroalimentaire, l’industrie manufacturière et les services, et de réduire la vulnérabilité de la région aux cycles d’expansion et de ralentissement des produits de base.
Une intégration plus profonde, au-delà du commerce et des mesures de facilitation des échanges, qui harmonise les politiques en matière d’investissement, de concurrence, de commerce électronique et de droits de propriété intellectuelle, pourrait stimuler l’efficacité et la compétitivité du marché, réduire les risques réglementaires et attirer encore plus d’investissements directs étrangers, note le document.
Selon le rapport, l’augmentation des IDE pourrait faire croître les exportations africaines jusqu’à 32% d’ici 2035, avec une augmentation de 109% des exportations intra-africaines, notamment dans les secteurs des produits manufacturés.
Avec la réduction des obstacles au commerce et à l’investissement, les secteurs d’exportation susceptibles de connaître la plus forte croissance sont le textile et les vêtements, les produits chimiques, le caoutchouc et le plastique, ainsi que les aliments transformés, selon la même source.
Une intégration plus profonde réduirait les coûts du commerce et augmenterait les entrées de capitaux, ce qui stimulerait les exportations des secteurs de services tels que les transports, les communications et l’hôtellerie, ajoute le document.
"Aujourd’hui, l’Afrique est l’une des régions les moins intégrées au monde, les pays africains commercent davantage avec le monde extérieur qu’entre eux. Cet accord peut aider les pays à simplifier et à harmoniser les procédures de commerce et de transit, à améliorer les infrastructures, le transport et la logistique et à stimuler les flux de marchandises, de services, de capitaux et de personnes qui sont si essentiels au développement", a indiqué le Secrétaire général du Secrétariat de la Zlecaf, Wamkele Mene, cité par la BM.