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Échanges d’obus au-dessus du Nil à Khartoum

Des atrocités rapportées au Darfour

Les deux camps n’entendent guère faire de concessions, comme l’a encore démontré l’échec début novembre des négociations parrainées par les États-Unis et l’Arabie saoudite.

L'armée soudanaise et les paramilitaires ont échangé lundi des obus depuis deux rives opposées du Nil dans la capitale, rapportent des habitants de Khartoum, au septième mois d'une guerre dont les ONG dénoncent les atrocités. «L'armée, depuis Omdourman, sur la rive ouest, et les Forces de soutien rapide (FSR) depuis Khartoum-Nord sur la rive est», ont échangé des tirs d'artillerie et des roquettes a déclaré un témoin. Un récit corroboré par d'autres habitants, notamment des militants locaux, qui affirment que, ces dernières semaines, les bombardements ont fait des dizaines de victimes civiles.
Le conflit déclenché le 15 avril entre le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, a fait plus de 10.000 morts selon une estimation de l'ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), considérée comme largement sous-évaluée. Il a également déplacé plus de six millions de personnes, selon l'ONU, et détruit la plupart des infrastructures. A la table des négociations, les deux camps n'entendent guère faire de concessions, comme l'a à nouveau démontré l'échec début novembre des négociations parrainées par les Etats-Unis et l'Arabie saoudite. Lundi, les FSR ont affirmé avoir «attaqué la base de Wadi Seidna», une base aérienne stratégique située au nord de Khartoum, «détruisant un avion de transport militaire C130 et un dépôt de munition». A plus de 800 kilomètres au sud-ouest, à al-Muglad, au Kordofan-Ouest, l'armée s'est retirée d'une base, après une attaque des paramilitaires dans cette région riche en pétrole, ont rapporté des témoins. Dans le même Etat, à Babanusa, des témoins ont fait état de bombardements aériens de l'armée visant des paramilitaires. L'armée a battu en retraite à plusieurs reprises au cours des dernières semaines, tandis que les FSR prenaient le contrôle de bases militaires dans la vaste région du Darfour (ouest). Les paramilitaires ont annoncé avoir pris le «contrôle total» d'El Daein, le chef-lieu du Darfour-Est marquant la dernière des avancées fulgurantes des FSR au Darfour, où seul le chef-lieu du Darfour-Nord, El Fasher, est encore aux mains de l'armée. Les experts et les ONG humanitaires ont mis en garde contre une attaque imminente d'El Fasher tandis que les défenseurs des droits humains ont fait état de massacres ethniques massifs dans les localités contrôlées par les FSR au Darfour, déjà ravagé par des décennies de violences ethniques. Dans un rapport publié tard dimanche, Human Rights Watch (HRW) a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d'agir afin d'empêcher de nouvelles atrocités, après le meurtre de centaines de civils au Darfour.»
Les assassinats basés sur l'appartenance ethnique commis par les FSR au Darfour-Ouest, présentent les caractéristiques d'une campagne d'atrocités contre les civils Massalit», une minorité ethnique non arabe ciblée par les paramilitaires, a déclaré Mohamed Osman de HRW.»Le Conseil de sécurité de l'ONU doit cesser d'ignorer le besoin désespéré de protection des civils du Darfour», a-t-il ajouté. Dans la seule ville d'Ardamata, début novembre, plus de 1.000 personnes auraient été tuées, selon l'Union européenne, par des groupes armés qui ont forcé plus de 8.000 personnes à fuir vers le Tchad voisin en une semaine, selon l'ONU. Les survivants ont fait état à HRW de tueries de masse, d'exécutions pour des motifs ethniques, de détentions arbitraires, de torture, de pillages et de violences sexuelles. HRW a vérifié des images satellite qui semblent confirmer les témoignages faisant état de fosses communes nouvellement creusées où les civils ont enterré leurs morts avant de s'enfuir. L'ONG a également mis en garde contre la fermeture imminente de la mission de l'ONU au Soudan qui «réduirait considérablement la surveillance de la situation par l'ONU». Le Soudan a demandé ce mois-ci qu'il soit mis fin au mandat de la mission de l'ONU qui, depuis le début de la guerre, opère principalement dans l'est du pays, contrôlé par l'armée.

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