Niger
Des routiers dénoncent des attaques terroristes sur la route du Burkina
Un syndicat de transporteurs routiers nigérien a dénoncé, vendredi passé, une augmentation de violences terroristes sur les routes traversant la frontière entre le Niger et Burkina Faso, rapportant une nouvelle attaque perpétrée jeudi. «Une fois de plus, l'Union des travailleurs du transport et assimilés du Niger (Uttan) exprime sa profonde consternation face à une nouvelle attaque cet après-midi du 31 octobre 2024 contre un convoi de transport nigérien, survenue à quelques kilomètres de Téra (sud-ouest du Niger, ndlr), en territoire burkinabé», a écrit le syndicat dans un communiqué, sans préciser de bilan. Des images circulent depuis jeudi soir sur les réseaux sociaux et montrent plusieurs camions de marchandise en feu, arrêtés en ligne sur une route, située selon les témoignages entre le sud-ouest du Niger et le nord-est du Burkina Faso. «Nous avons perdu plusieurs de nos camarades sur cet axe, victimes d'attaques terroristes de plus en plus fréquentes», a-t-il ajouté. L'armée nigérienne fait parfois cas d'attaques sur cet axe routier, menées, selon elle, contre les convois par des «terroristes». «Depuis la crise diplomatique qui a engendré la fermeture de la frontière entre le Niger et le Bénin, notre pays a été contraint de se tourner vers le port du Togo», obligeant les transporteurs à traverser l'est du Burkina Faso.
Le Niger, dirigé par un régime militaire, refuse d'ouvrir sa frontière avec le Bénin à cause d'une brouille diplomatique entre les deux pays: Niamey accuse notamment le Bénin d'accueillir des bases militaires françaises où s'entraîneraient des terroristes. Or, depuis 2015, le Burkina Faso - lui aussi dirigé par une junte - est miné par des attaques de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'État islamique. Ces violences ont fait en tout 26 000 morts, civils et militaires, selon l'ONG Acled. Le sud-ouest du Niger est, lui aussi, frappé par ces violences meurtrières. Le choix de traverser le Burkina, «bien que risqué, avait été accepté comme alternative dans l'espoir que l'armée burkinabè parviendrait rapidement à stabiliser la région. Malheureusement, après plus d'un an, cette voie s'est transformée en un véritable calvaire, un mouroir», poursuit le syndicat. En dehors des attaques, «nos camarades qui ont la chance de survivre subissent des tracasseries incessantes, des humiliations quotidiennes, des rackets et d'importantes pertes de temps», affirme-t-il.