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En jouant les médiateurs dans le conflit en Ukraine

L'Arabie saoudite cherche à revenir au- devant de la scène

Dix prisonniers étrangers avaient été transférés de Russie en Arabie saoudite «avec la médiation personnelle du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane», selon le Kremlin.

L'Arabie saoudite, en jouant le médiateur dans la libération de prisonniers de guerre détenus par la Russie, cherche à revenir sur le devant de la scène après plusieurs années d'isolement diplomatique provoqué par l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, estiment des experts. La libération le 21 septembre de dix combattants étrangers, dont cinq Britanniques, deux Américains, un Marocain, un Suédois et un Croate a eu lieu dans le cadre d'un échange de 215 prisonniers ukrainiens contre 55 prisonniers russes, négocié en partie par la Turquie. Les dix prisonniers étrangers avaient été transférés de Russie en Arabie saoudite «avec la médiation personnelle du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane», selon le Kremlin. Riyadh cherche à faire valoir ses liens de plus en plus étroits avec Moscou - sources de tension avec Washington - tout en détournant l'attention de ses atteintes aux droits de l'Homme, régulièrement pointées du doigt dans la presse internationale, soulignent analystes et diplomates. Des messages de remerciement ont afflué de Washington, de Londres et d'ailleurs, soulignant l'implication personnelle du prince héritier et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salmane, dit «MBS». «C'est certainement une première», estime Ali Shihabi, un analyste saoudien proche du gouvernement, expliquant que la médiation de Riyadh était «une occasion pour mettre les liens entre l'Arabie saoudite et la Russie au profit d'une bonne cause». D'autres arrangements similaires pourraient avoir lieu à l'avenir, estime-t-il. Avant le début de la guerre en Ukraine il y a sept mois, la monarchie du Golfe - et le prince héritier en particulier - cherchait à surmonter l'isolement diplomatique imposé par la plupart des pays occidentaux après l'assassinat en 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat de son pays à Istanbul. En campagne, Joe Biden, dont le pays a toujours été un proche allié de l'Arabie saoudite, voulait réduire la monarchie au rang de «paria» pour l'assassinat de Khashoggi. Élu, le président américain a déclassifié un rapport concluant que «MBS» avait «validé» ce meurtre, ce que les autorités saoudiennes ont toujours démenti. Mais depuis l'opération spéciale russe et l'envolée des prix de l'énergie, le président américain, l'ancien Premier ministre britannique, Boris Johnson, ainsi que d'autres dirigeants occidentaux se sont rendus dans le royaume, l'un des premiers exportateurs de pétrole au monde, pour tenter de convaincre Riyadh de pomper davantage de brut. L'Arabie saoudite a résisté aux pressions, invoquant ses engagements vis-à-vis de l'OPEP+, l'alliance des pays exportateurs de pétrole qu'elle dirige avec Moscou. La guerre en Ukraine a donné au prince héritier «une nouvelle confiance en lui», souligne sous couvert d'anonymat un diplomate basé à Riyadh.
En jouant les médiateurs, l'Arabie saoudite cherche à «prouver à l'Occident qu'elle est fiable dans les affaires internationales», malgré, ou grâce à, ses relations étroites avec le président russe Vladimir Poutine. Cela lui permet aussi de faire les gros titres autrement qu'avec des articles sur les peines sévères infligées aux critiques du pouvoir, ajoute-t-il. Le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Fayçal ben Farhan a déclaré que la médiation saoudienne était motivée par des «raisons humanitaires» et qu'il était «très cynique» de penser que le royaume cherchait ainsi à redorer son blason.

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