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Crise des retraites en France

Le gouvernement joue l’apaisement

Difficile pari que celui tenté par la Première ministre française Elisabeth Borne qui annonce une rencontre, à compter du 3 avril prochain, avec des groupes parlementaires et partis politiques, dont ceux de l'opposition, ainsi que les représentants des collectivités, afin d' «apaiser le pays». La main tendue intervient alors que la France doit vivre aujourd'hui même une onzième journée de grandes manifestations dont l'ampleur, contrairement aux prévisions, ne connaît aucun répit et tend plutôt à s'aggraver, de plus en plus. Après avoir recouru à l'article controversé 49-3 de la Constitution pour faire passer la loi qui fâche sur la réforme des retraites, sans vote à l'Assemblée nationale, le gouvernement instruit par le président Emmanuel Macron cherche désormais à sortir du bourbier mais la chose est loin d'être de tout repos.
La France est secouée par des manifestations mais aussi des violences depuis plus de deux mois, maintenant, et les tensions sociales sont venues s'ajouter aux tensions économiques qui plombent le retour à une embellie économique dont le paramètre visible demeure le tourisme. Rares sont désormais les Russes et les Chinois qui prenaient d'assaut les grands magasins, au cours des années précédentes. Certaines manifestations se sont accompagnées de violentes échauffourées avec les forces de l'ordre, plus de 440 arrestations ayant été opérées et des dégâts appréciables déplorés par les structures urbaines. Mme Borne a évoqué un créneau réservé à d'éventuelles réunions avec les organisations syndicales et patronales, dans le prolongement de celles prévues initialement. Mais cette louable initiative a été accueillie avec une certaine tiédeur par l'intersyndicale, le chef de la CFDT, premier syndicat du pays, ayant demandé la suspension préalable de la réforme que la Première ministre a évidemment rejetée.
Du coup, le gouvernement comme les centrales syndicales ne cachent pas que la mobilisation prévue aujourd'hui pourrait signifier le début du «chaos» et mettent en garde contre le risque représenté par les violences policières observées au cours des rassemblements précédents, notamment à Paris et dans quelques autres grandes villes. La réforme, dit Mme Borne, a été adoptée et va «suivre son parcours» jusqu'au Conseil constitutionnel pour avis préalable à la promulgation de la loi par le président Macron. Et en gage de bonne foi, le gouvernement déclare «ne plus utiliser le 49-3 en dehors des textes financiers», un objectif inscrit pour l'avenir mais dont rien ne dit qu'il va suffire à contenter le mécontentement général du pays où travailleurs et jeunes sont vent debout contre la politique du président Macron et de son gouvernement. Comme jeudi dernier, ce sont pas moins de 3,5 millions de manifestants, selon l'intersyndicale, qui ont battu le pavé, il est hasardeux de croire qu'il suffit de «déployer un plan d'action sur les trois prochaines années» pour «mobiliser l'ensemble des acteurs» dans une France où la grogne atteint des proportions inédites. 

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