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Le Parlement marocain veut «réagir» aux critiques des députés européens

Le Makhzen sur la défensive

Le Parlement marocain compte se réunir en séance plénière aujourd'hui, à Rabat, pour débattre des derniers évènements intervenus aussi bien au niveau du Parlement européen, basé à Strasbourg, que de la Commission européenne, à Bruxelles où des critiques sévères ont été formulées contre le Makhzen, sommé de revoir sa copie en ce qui concerne la détérioration de la liberté de la presse et des affaires de corruption dont Rabat continue de dire qu'il ne s'agit que d' «allégations», malgré des preuves accablantes déployées par la justice belge.
«Les deux chambres du Parlement organisent lundi une plénière conjointe consacrée à la discussion des dernières positions du Parlement européen vis-à-vis du Maroc», a-t-il été indiqué dans un communiqué conjoint des présidents respectifs, vraisemblablement instruits par le palais où trône l'incontournable conseiller très spécial du roi, depuis des décennies. Jeudi dernier, alors même que l'enquête sur les affaires de corruption continuait à provoquer des vagues, avec de nouvelles révélations, preuve que le feuilleton est loin d'être terminé, le Parlement européen a adopté à une large majorité une résolution dans laquelle il presse les dirigeants marocains de «respecter la liberté d'expression et la liberté des médias», tout en exigeant la fin du «harcèlement de tous les journalistes».
D'aucuns ont vu dans cette démarche tout à fait exceptionnelle, compte tenu de la nature des relations entre la monarchie marocaine et les institutions européennes dans leur grande majorité, une réaction qui traduit la «profonde préoccupation» des eurodéputés face aux «allégations selon lesquelles les autorités marocaines auraient corrompu des députés» du Parlement de Strasbourg.
Le fait que le communiqué strasbourgeois comporte toutes ces circonvolutions alliant le conditionnel à un vocabulaire d'une extrême prudence constitue un signe flagrant de l'état d'esprit qui préside aux relations entre le Makhzen et les instances européennes, en général. Il n'empêche, ce texte a été «très mal accueilli à Rabat».
Les méthodes habituelles du Makhzen sont connues, ses diplomates tels que Omar Hilale à New York et Genève n'hésitant pas à prodiguer de l'argent, des invitations au Maroc et des escort-girls! Rabat dénonce véhément un «acharnement de parties hostiles au royaume» tandis que le ministère des Affaires étrangères assure que le Maroc ne saurait «être effrayé ou intimidé».
De son côté, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), organe consultatif, a condamné, hier, des «accusations et des allégations graves portant atteinte à l'indépendance du pouvoir judiciaire», s'indignant que «le Parlement européen s'est arrogé le droit de juger la justice marocaine de manière flagrante et partiale». À l'inverse, la résolution européenne de jeudi a, elle, été vivement saluée par Amnesty International et Reporters sans frontières (RSF) tandis que l'Instance nationale de soutien aux détenus d'opinion (INASDO) s'est félicitée d'un texte qui condamne «les violations et la répression exercées contre les journalistes indépendants et les opposants, ainsi que leurs avocats et familles».
Plusieurs journalistes actuellement emprisonnés pour de prétendus délits de «viol» et d'«espionnage», des domaines dans lesquels le Makhzen excelle, ont été cités par les eurodéputés, dont Omar Radi, 36 ans, connu pour ses positions critiques envers le pouvoir, Taoufik Bouachrine, 54 ans, incarcéré depuis 2018, et Soulaimane Rassouni, 50 ans, condamné à cinq ans de prison en 2022.
Les ONG n'ont pas cessé de dénoncer des accusations fabriquées de toutes pièces pour éliminer les voix critiques du régime sur divers plans dont celui de la normalisation avec l'entité sioniste. 

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