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Les Jeux asiatiques d’hiver 2029 en Arabie saoudite

Les comptes des Mille et Une Nuits

À peine a-t-elle été rendue publique que la décision de confier à l'Arabie saoudite les prochains Jeux asiatiques d’hive 2029 fait face à une salve de critiques aussi véhémentes que lourdes de clichés englués dans la bave de l'ethnocentrisme. Et pourtant, fin 2021, les Emirats avaient organisé à Dubai des slaloms qualificatifs pour les Jeux de Pékin, certes dans le dôme réfrigéré d'un immense centre commercial alors que la température extérieure flirtait avec les 30 degrés Celcius. Preuve que si l'argent va, tout va et que les frontières du ski alpin s'en retrouvent richement bousculées.
Les détracteurs de l'événement s'adossent au réchauffement climatique, pointant des températures surélevées avec un impact énergétique imprévisible, voire même un «détournement des ressources en eau» (?) pour une réalisation de pentes «neigeuses» aussi vierges qu'artificielles. Il n'empêche. L'Arabie saoudite a les moyens de sa politique et elle pose ses jalons sur la carte sportive mondiale, depuis qu'elle a copieusement investi dans la Formule 1, le cyclisme et le football. Non contente du rachat de l'équipe anglaise de Newcastle, elle a déjà pris date, avec une candidature coordonnée, pour recevoir le Mondial 2030.
Il ne s'agit donc pas là d'un quelconque caprice ou d'une folle équipée mais bien d'un projet qui s'insère dans le cadre d'une politique raisonnée dont les soubassements sont, surtout, économiques.
Quand on analyse la géopolitique des sports dans un Moyen-Orient devenu fort entreprenant, on constate qu'il existe une saine émulation entre Riyadh et ses voisins émirati et qatari, ces derniers ayant joué un rôle de pionniers en la matière tandis que l'Arabie saoudite a les yeux rivés sur sa cité du futur, la fameuse Néom que d'aucuns croient fumeuse.
Lorsqu'elle aura vu le jour, cette immense base urbanistique de plusieurs centaines de milliards de dollars donnera raison au prince héritier Mohamed Ben Salmane, dont l'ambition est de propulser le royaume au-devant de la scène internationale. Comptant sur une inauguration en...2026, c'est-à-dire demain, l'architecte saoudien entend proposer des pistes de ski disponibles...en permanence, outre un lac artificiel, des manoirs et, bien sûr, de nombreux hôtels de luxe. De quoi donner corps aux contes des Mille et Une Nuits. Et les critiques de pleuvoir abondamment au motif que les précipitations dans la zone sont «extrêmement faibles» et «l'hypothèse d'un enneigement naturel, même en plein hiver» utopique.
Esprits chagrins, ils s'agitent et pointent du doigt un simple et banal «effet d'annonce», confiné dans une région coupable de tous les maux de la planète. De là à s'en prendre au Conseil olympique d'Asie dont le choix est «en décalage» avec les droits de l'homme, comme de bien entendu, il n'y avait qu'un pas mais qu'importe, la réalité est telle que les discours sont vains depuis que les instances mondiales ont bien du mal à trouver preneur pour des joutes si onéreuses que la crise des candidatures devient aussi grave que celle du climat.

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