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Conflit en Ukraine

Les Occidentaux craignent une «lassitude» de leurs opinions

«Ce n'est pas le moment d'abandonner l'Ukraine»: si les Occidentaux restent unis derrière Kiev, comme ils l'ont encore montré au sommet du G7, certains commencent à s'inquiéter d'une «lassitude» de leurs opinions devant une guerre longue, et ses répercussions sur leurs économies. Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est montré le plus alarmiste, n'hésitant pas à tirer un parallèle avec la lutte contre l'Allemagne nazie. « Le prix de la liberté vaut la peine d'être payé», a-t-il plaidé lundi en marge du G7, en référence au lourd impact de la guerre et des sanctions contre la Russie sur le pouvoir d'achat des Européens et des Américains. «Rappelez-vous qu'il a fallu aux démocraties, au milieu du siècle dernier, beaucoup de temps pour reconnaître qu'elles devaient résister à la tyrannie et à l'agression, et cela a coûté très cher», a martelé Boris Johnson. «Mais la défaite des dictateurs, en particulier de l'Allemagne nazie, a permis d'acquérir des décennies et des décennies de stabilité», a-t-il rappelé. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui réclame à cor et à cri plus d'armes, redoute aussi de voir ses alliés baisser la garde avec le temps. Lors d'un échange par visioconférence avec les dirigeants du G7 lundi, il a insisté sur l'urgence de mettre fin au conflit avant l'hiver, au risque sinon de «geler» les positions des belligérants pour longtemps. Au même moment, une partie de l'Europe pourrait bien s'inquiéter si le président russe Vladimir Poutine ferme le robinet du gaz russe comme il l'a déjà fait, ces derniers jours, compliquant ainsi la constitution de stocks avant l'hiver. En Allemagne, particulièrement dépendante du gaz russe, le gouvernement prépare ainsi les esprits à des pénuries d'énergie dans les prochains mois et à de possibles mesures de rationnement des entreprises. En Grande-Bretagne, si le soutien à l'Ukraine fait consensus, le pays est confronté à une inflation au plus haut depuis 40 ans, à plus de 9%, provoquant une grogne sociale croissante. Comme en miroir, le débat s'est déplacé du terrain des sanctions contre la Russie à celui des contre-mesures pour parer l'envolée des prix. «Cette nécessité de répondre aux conséquences directes et indirectes de la guerre est indispensable, d'abord pour aider nos populations à vivre durant un temps qui va durer et pour éviter que le monde ne se fracture», a averti le président français Emmanuel Macron. Si la France contient mieux l'inflation grâce à une série d'aides au pouvoir d'achat, les craintes de grogne sociale y montent aussi. Les dirigeants du G7 ont ainsi décidé lors de leur rencontre en Bavière de travailler à la mise en place d'un «mécanisme de plafonnement des prix du pétrole russe». Le temps c'est précisément l'atout maître sur lequel compte Vladimir Poutine pour user les opinions publiques et diviser les Occidentaux. «Tout ce qui peut permettre un manque de cohésion interne ou au niveau européen ça les arrange», résume Tara Varma, directrice du bureau de Paris du Conseil européen des relations internationales (ECFR). Le président Poutine ne se prive d'ailleurs pas de pointer les difficultés devant lesquelles court l'UE en sanctionnant lourdement son pays. «Les responsables européens ont infligé un coup sérieux à leurs économies, et ce de leur propre fait. Les problèmes économiques et sociaux s'accentuent en Europe mais aussi aux Etats-Unis», a-t-il lancé le 17 juin au Forum économique de Saint-Péterbourg. Poursuivre le bras de fer et préserver le pouvoir d'achat est un double défi difficile à concilier d'un point de vue financier, sachant que l'aide à l'Ukraine pèse mécaniquement sur les économies occidentales.

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