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La chaîne franco-allemande a diffusé un reportage sur le scandale du «Marocogate»

Quand ARTE enfonce le Makhzen

Pour Arte, l’affaire du « Marocogate » est véritablement embarrassante « parce qu’elle éclabousse le Parlement européen et jette le soupçon sur tous ceux qui travaillent avec le Maroc ».

Incroyable retour de manivelle. Après avoir insolemment sévi et en toute impunité dans les coulisses du Parlement européen, le Makhzen passe à la caisse. La chaîne de télévision franco-allemande de service public, Arte, a diffusé, il y a quelques jours, un reportage sur le scandale de corruption au Parlement européen qui «jette le soupçon sur tous ceux qui travaillent avec le Maroc», enfonçant davantage le Makhzen déjà noyé dans le cambouis la corruption internationale. Intitulé «Marocogate: à quoi joue le Maroc?», le reportage remet carrément en question, comme dans l'affaire «Pegasus», les accords de pêche avec le Maroc ou encore concernant le respect des droits humains dans le royaume. Arte a qualifié les accords de pêche de l'UE avec le Maroc d'«affaire embarrassante», avant que la chaîne ne pose la question qui fait terriblement mal au Makhzen: «Pourquoi l'Europe les a signés alors même qu'ils ne respectent pas la législation internationale et notamment l'autodétermination du Sahara occidental?». Les discussions étaient assez dures, assez âpres, notamment parce que cet accord inclut le territoire du Sahara occidental, «or l'Union européenne s'aligne en principe sur les points de vue internationaux, notamment les Nations unies. On sait que dans le cadre de ces négociations, il y a eu un lobbying assez intense pour influencer les membres de ce Parlement», rappelle Saskia Bricmont, députée européenne du groupe des Verts et membre de la délégation européenne pour les relations avec les pays du Maghreb. «Avec du recul, l'apparition de ce scandale ‘'Marocogate'' et du lien évident avec le Maroc, il est vrai que cette assemblée (le Parlement européen, ndlr) n'a pas adopté avec évidence des résolutions d'urgence qui soient critiques vis-à-vis du Maroc depuis de nombreuses années», a fait remarquer l'eurodéputée.
Le reportage de Arte remue également l'affaire «Pegasus» qui a été étouffée malgré l'ampleur du scandale. L'affaire «Pegasus», c'est l'usage excessif par les autorités marocaines d'un logiciel d'espionnage vendu par l'entité sioniste a très peu d'États. « Le Maroc en a bénéficié de ce logiciel et la justice a parlé de 100 000 personnalités qui ont été espionnées dont bien sûr des personnalités européennes, des parlementaires et des ministres», atteste le directeur du Centre d'étude sur le Monde arabe à Genève, Hasni Abidi. «Evidemment, toutes les chancelleries occidentales ont tout fait pour étouffer cette affaire et certains parlementaires proches des autorités marocaines ont aussi tout fait pour que le Parlement européen ne condamne pas les pratiques marocaines en termes d'espionnage», a-t-il ajouté. Moins de 48h après la diffusion de ce reportage, le Parlement européen a réagi. Selon le quotidien belge, Le soir «un panel d'experts sera invité à discuter du cas marocain lors de la prochaine réunion de la commission en charge de l'affaire ‘' Pegasus ‘', le 9 février, sur proposition des Verts». «Il est important de mettre le sujet sur la table puisque la commission n'a pas parlé du Maroc jusque-là», a souligné le quotidien belge citant «des sources européennes».
Le reportage de Arte a également mis en relief l'état d'esprit qui règne actuellement au sein de l'hémicycle européen. Pour Arte l'affaire «Marocogate» est véritablement embarrassante «parce qu'elle éclabousse le Parlement européen et jette le soupçon sur tous ceux qui travaillent avec le Maroc». Nathalie Loiseau, députée du groupe Renew, exprime parfaitement cette déprime. Interrogée dans le cadre de ce documentaire, Nathalie Loiseau, députée du groupe Renew et membre de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb, s'est dit très attristée par le scandale qui a nettement entaché la crédibilité de l'institution européenne, et déclare au début du reportage: «Vous avez une majorité de parlementaires qui font leur travail de manière extrêmement sérieuse et intègre et qui sont comme moi en colère», ajoutant que si les faits sont confirmés au terme de l'enquête actuellement en cours à Bruxelles, «cela portera préjudice à notre volonté de travailler avec le Maroc».

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