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Parlement européen

Un retour de bâton pour le Makhzen

Enfant gâté de l'Union européenne pendant des décennies, infiltrée par son service secret extérieur, le royaume alaouite est, depuis quelques semaines, sur des charbons ardents, dans le contexte dévoilé d'un Marocogate qui agite les principales institutions que sont le Parlement, à Strasbourg, et la Commission, à Bruxelles, en proie à des accusations probantes de corruption et d'ingérence étrangère de Rabat. Pour la 1ère fois depuis un quart de siècle, les parlementaires ont voté une résolution critiquant la situation des droits de l'homme au Maroc et pour la 1ère fois également, des mesures ont été prises à l'encontre des représentants du Makhzen, désormais interdits d'accès auxdites institutions. Du jamais-vu, alors que des observateurs assurent que la crise ne fait que commencer, compte tenu de l'ampleur des manoeuvres souterraines que les agents de la DGED, le service marocain d'espionnage, ont mené pendant de très nombreuses années au profit du royaume de Mohamed VI. On savait déjà de quoi il s'agissait avec l'éviction de Sultana Khaya, parrainée par les Verts et le groupe de gauche, au profit d'une concurrente bolivienne soutenue par l'extrême droite espagnole (Vox) pour le prix Sakharov. Tonino Picula, l'ancien ministre socialiste croate, appelait alors à voter pour Jeanine Anèz, sur injonction de Pedro Marquès, eurodéputé portugais et vice-président du groupe socialiste lui-même aux ordres de la présidente espagnole, Iratxe Garcia. Autant d'éléments qui montrent à quel point le ver est dans le fruit. Tandis que bon nombre de pays subissaient les «foudres» de l'UE pour des «abus» supposés en matière de droits humains, le Maroc, lui, était protégé par les socialistes, surtout français et espagnols, depuis les années 1990! Un comble. Ceux-ci bloquaient systématiquement tout débat ou résolution visant le Makhzen et ce n'est qu'en mai 2021, lors de l'assaut de 10 000 migrants subsahariens lancés contre Melilla par le régime marocain que l'UE finit par sommer Rabat d'arrêter ses pressions sur Madrid et par dénoncer l'espionnage du logiciel Pegasus. Il y eut alors 196 abstentions sur les 397 votes, 85 ayant été contre la résolution! Un chiffre d'abonnés absents fort éloquent, en somme. La suite des évènements, on la connaît. Le fait est que derrière toutes les prises de position favorables au Maroc et à ses intérêts, soit pour les droits humains soit pour les accords de pêche et d'agriculture, le réseau de corruption aura été omniprésent, nombre d'eurodéputés convaincus qu'il est le partenaire le plus proche et le plus fiable du Monde arabe et du continent africain. L'enquête du juge belge Michel Claise aura laissé sur les fesses une bonne partie d'entre eux et ceux qui ont des sueurs froides doivent guetter avec angoisse la suite des évènements dans cet engrenage renforcé depuis 2011. Dans ce contexte, le quotidien Le Monde est revenu sur le congrès du Front Polisario pour constater que les Sahraouis voient dans le silence complice de la communauté internationale «une mort lente» pour leur peuple et que, du coup, ils préfèrent «mourir dignement» en jetant tout leur poids dans la lutte armée, à charge pour l'UE de démontrer enfin son attachement aux valeurs de justice et de dignité brandies à tort et à travers. Pendant que les levées d'immunité parlementaire se multiplient, au fur et à mesure du déroulement de l'enquête belge, des signes précurseurs se profilent, tel cet étrange attentat présumé terroriste, jeudi, dans deux églises espagnoles, par un homme de 25 ans, de nationalité marocaine, à Algésiras où il a tué un sacristain et gravement blessé un curé et d'autres personnes. Plus que de l'intolérance, il y a là, peut-être, le signe avant-coureur d'une nouvelle vague de migrants...

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