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La victoire de l'extrême droite plonge le pays dans une ère d'incertitudes

Une partition italienne

«Impatients de travailler avec le (nouveau) gouvernement italien», les Etats-Unis et les dirigeants de l'Union européenne font contre mauvaise fortune bon coeur. Paris et Berlin disent, sans trop se faire violence, «respecter un choix démocratique» et être prêts à «continuer à oeuvrer ensemble». Face à eux, la troisième locomotive de l'UE sera, désormais, pilotée par Georgia Meloni qui a mené campagne sous le slogan explicite «Dieu, patrie et famille». Dès lors, le «malheur» plane sur la tête de certaines minorités, selon leur confession ou leur marginalité. L'Italie est entrée dans une période d'incertitude avec cette victoire des post-fascistes qui doivent construire un gouvernement avec leurs deux alliés avant d'affronter la crise économique dans un monde en bouleversement. La cheffe de Fratelli d'Italia a une majorité absolue au Parlement et des discussions avec Salvini et Berlusconi doit naître un gouvernement, avant la fin octobre. Malgré une abstention record (36%), elle affiche 26% de suffrages et devient la première dirigeante d'extrême droite au pouvoir en Europe tandis que Salvini (moins de 9%, soit deux fois moins qu'en 2018) paie le prix de sa participation aux gouvernements précédents.
À peine grisée par la victoire, Mme Meloni promet, du haut de ses 45 ans, qu'elle gardera le cap d'une Italie unitaire au sein de l'UE, ce qui revient à dire qu'elle ne taillera pas dans le vif pour contenter ses troupes, même si elle prévient déjà l'UE que «la fête est finie». «L' Italie va commencer à défendre ses intérêts nationaux comme le font les autres, et après on cherche des solutions communes», a-t-elle dit. Or, en signant l'accord de gouvernement qu'elle est décidée à diriger, avec les deux autres formations de la coalition - Outre Fratelli d'Italia, la Ligue de Matteo Salvini et le Forza Italia de Silvio Berlusconi - elle mesure les divergences, aussi fortes que les convergences, avec des alliés peu commodes.
L'UE, l'immigration, les «racines et valeurs judéo-chrétiennes», le réchauffement climatique et, aussi, l'Ukraine vont être les pierres angulaires d'une politique conjuguée où «les engagements pris», notamment envers l'OTAN, seront «respectés»...plus ou moins. Meloni, rivée dans un farouche anticommunisme, est ardemment atlantiste, Salvini, lui, n'a pas hésité à dénoncer les sanctions occidentales contre la Russie et affiche une franche admiration pour Vladimir Poutine. Berlusconi partage son enthousiasme mais veille à s'en démarquer publiquement. Le pays croule sous une dette colossale, avec une inflation de 9%, et attend impatiemment les 200 milliards d'euros d'aide de l'UE pour la relance post-Covid, obtenus grâce à l'ex-patron de la BCE, Mario Draghi. Pourtant, la coalition veut en renégocier les conditions. S'agissant de la rive sud méditerranéenne, Rome prévoit des «accords avec les pays nord-africains» pour bloquer les vagues de migrants. Salvini, ministre de l'Intérieur en 2018 et 2019, avait repoussé, au large des côtes, des centaines d'entre eux. Cela étant, l'Italie est condamnée à diversifier ses sources d'énergie (gaz et pétrole) pour affronter les dures conséquences du changement climatique.

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